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Après l'effort, le réconfort
28 mai 2013

Petite, je voulais être coiffeuse, mais j'étais bonne en maths

  http://www.rue89.com/2011/10/15/petit-je-voulais-etre-boulanger-mais-jetais-bon-en-maths-225582

Matthieu Stelvio | Riverain 

Petit, je voulais être boulanger, puis facteur, puis berger. On m’a poussé à faire des études. On m’a expliqué que c’était le seul moyen de réussir ma vie, de gagner de l’argent, de m’épanouir dans un métier. J’ai enduré de longues heures, de longues années de cours. Je me suis ennuyé, ennuyé et encore ennuyé sur des dizaines, des centaines, de milliers de chaises.

Et maintenant que j’ai cinq années d’étude en poche, que je travaille - je suis ingénieur, je passe mes journées à concevoir des cuillères en plastique à moindre coût, pour environ 1700 euros par mois- je continue à m’ennuyer, et regrette profondément de n’avoir pas écouté le petit enfant qui voulait élever ses moutons en Ardèche.

Et autour de moi, lorsque je tends l’oreille, voici ce qui tombe dedans :

  • « J’ai fait cinq ans d’étude, je passe mes journées à faire des additions. Tout ce que j’ai appris ne me sert finalement à rien. »
  • « J’aurais bien fait des études littéraires ou sociales, mais on m’a martelé qu’il n’y avait pas de débouchés. Je me suis fatigué à bosser des matières ennuyeuses pendant des années en espérant que j’aurais un travail solide au bout ; et maintenant que j’ai mon diplôme, j’enchaîne les CDD à temps partiel payés au smic... »
  • « J’en ai marre de tout donner, de partir tous les matins à 7 heures et de rentrer tous les soirs à 20 heures, et de continuer à galérer pour manger des casseroles de pâtes et pour me payer un 20 m2 tout miteux »…

Des agents économiquement productifs ou des ratés

Soumise aux pressions des marchés, l’école, de plus en plus délaissée par l’Etat, tend à aspirer les enfants dans une machine scolaire infernale, pour ensuite recracher vingt ans plus tard soit des agents économiquement productifs, soit des ratés.

Ainsi, tant qu’un élève aura de bonnes notes, on lui conseillera vivement de suivre la voie royale : seconde générale, première scientifique, option mathématiques, maths sup, etc.

On ne cherchera pas à savoir ce que l’élève veut faire de sa vie. De toute façon, lui-même n’en sait rien, car bien souvent ni l’école ni la vie de tous les jours ne lui donnent les moyens de savoir ce qu’est un métier, ou tout du moins un métier différent de celui de ses parents.

Pour maintenir l’ordre : l’angoisse

En série scientifique, plein de jeunes se battent pour devenir ingénieurs, car on leur dit que c’est le seul moyen d’avoir une situation stable et confortable, mais la grande majorité ne sait même pas expliquer ce qu’est au juste un ingénieur. C’est du formatage : la France veut des ingénieurs, car statistiquement, ils font plus grimper le produit intérieur brut que les agriculteurs ou que les poètes.

On abuse de l’indécision pour les pousser dans des voies qu’ils choisissent rarement en connaissance de cause et qui engagent toute leur vie.

Pour maintenir l’ordre, pour que les élèves filent sagement dans l’entonnoir, on utilise une arme redoutable : l’angoisse. Les télés, les radios, les politiques, les profs, les parents, toute la société dans son ensemble angoisse la jeunesse :

  • « La situation est grave, nous sommes en crise ». Il faut entrer dans la « guerre économique » ;
  • « Les plus faibles sombreront dans le chômage, et finiront à la rue » ;
  • « De toute façon, il n’y a plus d’argent dans les caisses ; et on ne va pas taxer les riches, les spéculateurs et les capitaux, car sinon tout partira à l’étranger… » ;
  • « Tremblez, enfants de la cinquième puissance mondiale : si vous ne voulez pas crever de faim, travaillez, étudiez vos mathématiques, devenez ingénieurs, faites-nous des plans d’avions de chasse et de centrales nucléaires. »

Premières victimes : les enfants des classes modestes

Ce sont généralement les enfants des familles les plus modestes qui sont le plus sensibles à ce stress, à ce chantage, car leur échec ne peut que très difficilement être financièrement amorti par la famille. Et encore moins par un Etat de moins en moins soucieux des questions d’équité sociale (car ne l’oublions pas : dans un monde où l’on donne des centaines de milliards aux banques, l’équité, ça coûte trop cher).

Pour ces enfants modestes, tout tâtonnement est proscrit, il faut foncer tête baissée dans l’entonnoir. Je n’oublierai jamais ces heures d’angoisse qui précédaient les contrôles de mathématiques – coefficient 9 –, de physique – coefficient 6 –, ces heures à faire et à refaire toujours les mêmes exercices, ces heures où ma place en classe préparatoire, où tout mon avenir se jouait. Ces heures et ces années où l’école abrutit plus qu’elle n’élève.

Le lycée est, pour certains, un véritable enfer dans lequel la moindre mauvaise note est susceptible de faire chuter lourdement une moyenne ; et une mauvaise
moyenne dans une discipline clé peut, à son tour, considérablement réduire les chances d’un élève d’être pris en classe préparatoire, BTS, etc.

Avoir de bonnes notes ne suffit pas, il faut aussi être bien classé ; et la compétition commence dès le collège et s’intensifie avec les années d’études. Elle peut devenir terrible lorsqu’il s’agit des concours de médecine ou d’entrée aux grandes écoles. Bien souvent, la soif de la réussite prend le dessus sur le désir d’apprendre.

Matheux = génies et philosophes = inutiles

L’art, la philosophie et la poésie sont des disciplines pleines de sens qui peuvent orienter une vie. Le système scolaire les néglige de plus en plus. L’histoire et la géographie sont désormais en option en terminale S ; disciplines évidemment inutiles pour former, à titre d’exemple, nos futurs ingénieurs nucléaires.

Il me semble qu’assez tôt dans le cursus, les « matheux » sont assimilés à des génies, les économistes à des prophètes, les poètes à des cancres et les philosophes à des choses inutiles. Il serait vraiment triste qu’au lieu d’aider les élèves à donner du sens à leur vie, l’école se contente de les transformer en
machines à calculer.

A force de négliger les aspirations de la jeunesse, la société donne naissance à des générations en souffrance, à des adultes qui doutent de plus en plus du sens de leur travail, et il ne faut pas s’étonner qu’un jour ou l’autre, une génération se réveille subitement pour refuser un monde qu’elle n’a jamais eu l’occasion de choisir.

La force et l’énergie des révoltés, des indignés sont, pour moi et pour beaucoup, une grande espérance.

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23 mai 2013

Les professeurs sont mal employés et mal payés

Je me demande d'où viennent ces chiffres parce qu'ils ne correspondent pas du tout à ce que je gagne ! Ils sont bien supérieurs surtout pour des rémunérations nettes !

 

Éducation. Les professeurs sont mal employés et mal payés

Éducation jeudi 23 mai 2013

Selon la Cour des comptes, le ministère de l’Éducation ne gère pas bien ses personnels. Résultat : l’école française est en retard et ne gomme pas les inégalités sociales.

Ils étaient 837 000 profs publics en 2012, soit 44 % des fonctionnaires de l’État. Leurs salaires représentaient 49,9 milliards d’euros (17 % du budget de la Nation). Pour la Cour des comptes, « la gestion de ces personnels doit être améliorée pour redresser les résultats des élèves ». Car « notre pays se situe au 18e rang des trente-quatre pays de l’OCDE ». Pire : « Le système français est l’un de ceux où le poids des origines socio-économiques des élèves pèse le plus sur les résultats. Et cette situation s’aggrave. »

À l’heure où les sénateurs débattent de la loi de refondation de l’École de Vincent Peillon, la Cour enfonce le clou : « L’Éducation nationale ne répond pas davantage aux attentes des enseignants. » Ils sont mal payés : « 35 % de moins qu’un cadre non-enseignant ; entre 15 et 20 % de moins que leurs homologues des pays de l’OCDE. » Leur mérite personnel n’est pas pris en compte. Résultat : « En 2011 et 2012, plus de 20 % des postes de profs n’ont pu être pourvus, notamment en maths et en anglais. »

La question du statut

Et ils sont mal employés. La Cour souhaite qu’ils soient « recrutés par académie » et non plus nationalement. Et qu’ils soient affectés en fonction « des besoins scolaires des élèves » : davantage d’enseignants dans les établissements qui connaissent des difficultés ; moins dans les autres. L’Allemagne et la Finlande pratiquent déjà de la sorte.

Pierre dans le jardin du gouvernement : il n’est pas nécessaire d’augmenter le nombre de profs. Plutôt de mieux les utiliser, voire de leur demander d’enseigner deux matières : français et histoire-géo ; maths et science de la vie et de la terre…

La Cour aborde la question qui fâche : le statut des enseignants du second degré qui leur impose d’enseigner « entre quinze et dix-huit heures, pendant trente-six semaines ». Elle ne préconise pas d’allonger cette obligation horaire mais relève subtilement que « toute autre mission que celle de faire cours est exclue du temps de service, en particulier le travail en équipe et l’accompagnement personnalisé des élèves ».

Vincent Peillon « salue ce travail minutieux ». « L’action du gouvernement, depuis un an, s’inscrit pleinement dans la concrétisation de cet objectif de bonne gestion. » François Sauvadet, ancien ministre centriste de la Fonction publique, apprécie, lui, la critique du recrutement de 60 000 enseignants en cinq ans. « La solution ne réside pas dans une hausse de la dépense publique. »

Philippe SIMON.

++ Les données de l'infographie ci-dessus sont fournies par la Cour des Comptes. Elles sont consultables à la page 167 du rapport «Gérer les enseignants autrement », téléchargeable au format PDF.

 
 
Vos réactions
de Kanon, - jeudi 23 mai 2013

8 ans dans l'EN dans le privé sous contrat en lycée, et j'aimerais bien gagner ce que gagne un prof du public au bout d'1 an...........On fait le même boulot, même recrutement et y a pas plus d'avantages dans le privé au contraire, les élèves sont pas bcp mieux non plus...... Avec cette tune en plus je consommerais plus et ferait tourner l'économie du pays, relance par la consommation ça tient à rien, juste à une décision politique.....

de JYL, - jeudi 23 mai 2013

Encore une méthode pour stigmatiser les enseignants. Jamais il n'est répété que les élèves (arrogants et ignares) ont tout pouvoir dans les établissements jusqu'aux lettres de dénonciations calomnieuses au rectorat avec l'aide de leurs parents. Quand ce ne sont pas ces parents (incompétents dans l'éducation de leurs petits mignons) qui veulent en apprendre aux enseignants.Rappelons que les enseignants sont des professionnels, formés et compétents et comme tout professionnel formé et compétent, ils restent professionnels et consciencieux.

de Coudrier, - jeudi 23 mai 2013

mais vivons nous dans le même pays , je suis professeur d'ècole , j'ai 22 ans d'exercice , je touche un salaire de 1740 euros nets , je suis licencièe en sciences de l'èducation je suis payèe par le rectorat ,je ne comprends pas les salaires annoncès par votre ètude .

de Révolté, - jeudi 23 mai 2013

A raison de 18h00 hebdo ou 11h00 pour un agrégé...

de jlo, - jeudi 23 mai 2013

Juste pour information, ma femme professeur des écoles depuis 7 ans est a 1750 euros par mois. Dans le privé.

de Delaunay, - jeudi 23 mai 2013

bonjour, je ne suis pas d'accord sur la différence entre les salaires des enseignants et les cadres du privé. Selon vos sources, un professeur après un an d'activité gagne 1800 euros environ; or , ma fille après un bac 5 gagnait 1400 euros !! De plus, il faut rajouter au minimum 16 semaines de congé payé , ce qui est loin d'être le cas dans le privé

de joel, - jeudi 23 mai 2013

Mal payé! On croit rêver, en contre parti ils sont 4mois en vacances tout les ans et au chaud toute l année, alors qu'une personne qui travail à l usine ou dans le BTP (Travail physique et dehors peut importe le temps) gagne àpeine pplus que le SMIC. C est une honte. Quand ils n osent pas aussi descendre dans la rue pour se plaindre. Ou va t on?

 

 

Ce qu"'ils" ne savent pas c'est que nous sommes payés 10 mois sur 12 et que cet argent est versé sur 12 mois. Enfin page 102 du rapport des compte en téléchargement ci-dessus, cela serait une légende. C'est bizarre, il doit y avoir un problème quelque part je suis prof et je ne gagne pas du tout les chiffres annoncés. Cherchons l'erreur !

14 mai 2013

Un mot des parents d'un élève de 3ème :

Madame,

Vous voudrez bien excuser mon fils qui n'a pas pu faire son travail dans votre matière parce qu'il n'a pas eut le temps. Merci.

14 mai 2013

Chers parents d’élèves, vous nous emmerdez !

Pourquoi les profs n’ont-ils plus d’autorité intellectuelle ni morale ? Pourquoi les lettres au rectorat se multiplient-elles ? Pourquoi les élèves sont-ils de plus en plus arrogants et ignares ? Pourquoi suis-je de plus en plus lâche, moi, prof qui m’étais juré de ne jamais renoncer ?

Les parents doutent de nous, se mettent à notre hauteur alors qu’il ne leur viendrait pas à l’idée d’en faire autant avec leur banquier ou leur garagiste ! Pourtant, ils savent changer une roue et rédiger un chèque ! Pourtant, nos chères mères d’élèves savent se teindre les cheveux en rouge ou noir quand elles vieillissent : sont-elles pour autant coiffeuses ?

Les parents et leurs compétences pédagogiques

Making of
Lulu C. est professeure dans le secondaire. C’est une riveraine qui a déjà publié deux articles sur Rue89 et qui souhaite, cette fois, témoigner sous pseudo. Ce qui se comprend... B. Grosjean

Les parents évaluent notre travail, nos compétences, nos méthodes, jugent notre efficacité. Maîtrisant la langue française et pouvant placer sur une frise chronologique la Seconde Guerre mondiale (croient-ils), ils interviennent dans les cours de français ou d’histoire-géo et se pensent nos égaux :

« Peut-être pourriez-vous… devriez-vous… je ne comprends pas… mais pourquoi ne pas… mais ça sert à quoi vos trucs ? Vous ne pourriez pas plutôt… »

Parfois bienveillants, les parents veulent nous aider à enseigner le plus-que-parfait du subjonctif comme au bon vieux temps. Leur ingérence pédagogique est totale. Reproches, conseils.

Tout comme on préconise de démocratiser le débat politique, on « démocratise » le débat sur les programmes, sur les contenus pédagogiques, les méthodes. N’importe quel père de famille se croit capable d’enseigner une fraction… c’est si facile vous croyez ?

Les parents et les nouvelles technologies

Les parents viennent aux réunions avec une liste de récriminations insensées à notre encontre. Car la multiplication des supports est la porte ouverte à tous les vents :

  • publier nos cours et nos devoirs sur le Net (prétendument facultatif et informatif mais réellement très prescriptif) ;

 

  • répondre aux e-mails des parents (passé un délai de deux jours, nous serons accusés de ne pas être soucieux du bien-être de la chère tête blonde) ;

 

  • maintenant en plus répondre aux SMS !

Répondre, rester poli, en prendre – encore – plein la gueule ! Et de quoi se plaint-on ? Regardez, c’est même écrit dans le Bulletin officiel :

« Les nouvelles technologies, en fonction de l’équipement des établissements et des familles, pourront être un support pour mieux communiquer. Ainsi, l’utilisation des SMS [sic] et des autres moyens accessibles par Internet (messagerie et portail électroniques...) doivent permettre, chaque fois que possible, des échanges plus rapides avec les parents (absences, réunions...). »

Alors ne nous étonnons plus quand maman-poule m’écrit en plein week-end :

« Pourriez-vous, s’il vous plaît, m’expliquer l’exposé de Machin qui n’a pas compris [comprendre “ écouté ”] les consignes ? »

En plus des lettres de dénonciation qui se multiplient, des appels aux chefs d’établissements, des lettres anonymes, des punitions de plus en plus systématiquement annulées, de notre autorité intellectuelle qui est remise en question, on en arrive aussi à nous demander de ne pas donner de devoirs aux élèves pendant les vacances, « ou alors seulement ça s’il vous plaît, sinon on ne peut pas partir au ski… ».

Ah ! Pauvre petit…

« Veuillez excuser mon fils qui n’a pas pu lire son livre pendant les vacances car nous étions en croisière en Egypte sur le Nil ;) ! » [LOL, entre intellos on se comprend ! ]

A lire les mots de la FCPE, dont la mission est de « permettre aux parents de prendre leur part de responsabilité dans la décision, dans la détermination des finalités, voies, moyens et méthodes d’éducation », il semblerait que les enseignants n’aient plus qu’à plier bagages. L’école, c’est les parents.

Les parents et le mensonge

On ne naît pas lâche quand on devient enseignant, on le devient. A force d’être emmerdés (« Ouh, qu’il parle mal le professeur, tu vois, cela ne m’étonne pas ») à force d’être emmerdés, dis-je, par des papas et des mamans « surprotecteurs », dont l’enfant est roi, à force de se faire contrer nos punitions, nos notes, d’être menacés, d’être dénoncés au rectorat ou ailleurs, petit à petit, on baisse les bras.

Les notes montent doucement, de guerre lasse. Les punitions disparaissent, on cesse de croire en un sentiment d’équité dans la classe puisque certains ne seront jamais punis, défendus qu’ils sont par leurs parents, et d’autres toujours, pour une moindre faute.

Les notes sont controversées, font l’objet de convocations devant les proviseurs qui, eux-mêmes (« C’est dans les textes », disent-ils toujours), finissent par donner raison aux parents, fatigués du défilé permanent dans son bureau des plaintes. Nos valeurs s’étiolent, on note à la gueule de plus en plus pour éviter les problèmes, on abdique au fils des ans.

Dommage car, écoutez chers parents, ce que dit le gouvernement : « Accompagner votre enfant dans sa scolarité, c’est (entre autres) développer son sens des responsabilités, lui apprendre le nécessaire respect de lui-même et des autres ainsi que l’utilité des règles de vie commune ».

Et non pas lui trouver 1 000 excuses quand il a fait une connerie ou n’a pas fait ses devoirs… Menteurs !

La bonne ambiance et le plaisir de leur enfant

Le climat scolaire est une notion à la mode en ce moment, définie par cinq facteurs dont l’une est l’ambiance entre collègues. Elle sera bien évidemment propice ou pas à la collaboration et l’efficacité entre les différents partenaires de l’école. Croyez-moi, il est très difficile de travailler dans un tel climat professionnel.

Le professeur sur qui les parents s’acharnent parce que, naïvement, il croit encore en sa cause et continue à punir ou donner des devoirs, est vite une source de problèmes pour les autres collègues qui vont gentiment lui conseiller de « prendre du recul, de moins s’investir », sinon ils risquent de se mettre les parents ou la direction à dos.

Les collègues eux-mêmes jugent leurs propres collègues sur les rumeurs que font courir les parents et qui dit menace dit division, prise à partie, lâcheté.

Mais le climat scolaire détermine aussi pour beaucoup le plaisir qu’aura l’élève à apprendre, et la qualité de notre enseignement.

Pourquoi faut-il que vous cessiez de nous casser les pieds ? Pour ce climat professionnel et ces doutes que vos interventions font peser sur les collègues de façon sournoise. Et parce que les premiers qui en pâtissent sont vos enfants.

Parce que, comme dit Goethe, il vaut mieux une petite injustice qu’un grand désordre (c’est comme sur un terrain de foot, non ?) et que si vous n’apprenez pas à vos enfants à accepter les punitions (même si vous les trouvez injustes), votre enfant aura un permanent sentiment d’impunité qui fera de lui quelqu’un à qui tout est dû.

Parce qu’enfin et surtout, les professeurs sont des professionnels, formés et compétents, et pas des sadiques qui s’acharnent sur vos gosses pour 1 600 euros par mois et des vacances en camping. Et que même s’ils font des erreurs, comme tout professionnel formé et compétent, ils restent professionnels et consciencieux.

Vous, parents-râleurs, parents-jugeurs, parents-contreurs, parents-dénonciateurs, vous faites de nous des branleurs, des planqués, des lâches… et petit à petit, ce ne sont plus vos enfants, mes élèves, qui vont m’importer, mais vous lécher les bottes, vous satisfaire, vous jeter de la poudre aux yeux. Et là où avant je me passionnais et je les passionnais, je déguiserai mon cours en un magnifique support informatique que vous prendrez pour la démonstration d’une pédagogie et d’une implication nécessairement efficaces et qui ne sera que le fruit du travail de mon ami qui est webdesigner.

Votre fils aura de bonnes notes, votre fille ne poussera plus personne dans l’escalier.

Bonus : bêtisier d’e-mails et courriers reçus

« Je n’ai pas compris les consignes des devoirs données à mon fils, comment voulez-vous que je l’aide alors que vous n’expliquez pas sur le cahier de texte en ligne ce que veut dire “ Récit en prose ” ? Et puis cela veut dire quoi : “ Vous écrirez la suite du texte ” ? Mais quel texte d’abord ? Et de quelle photocopie parlez-vous ? On n’y comprend rien nous ! »

« Vous parlez du “Horla”, mais qu’est-ce que c’est que ce livre ? Je n’en ai jamais entendu parler, comment puis-je aider ma fille si vous nous sortez des trucs comme ça que personne connaît ? »

« Comment un enseignant peut-il être crédible si lui-même met des baskets, expliquez-moi ? C’est inadmissible ! On devrait rétablir un code vestimentaire pour les enseignants ! Non mais regardez-vous ! »

« Que comptez-vous faire pour mon fils qui est dyslexique, dysphasique et a des troubles de la concentration, hein ? Qu’est-ce que vous allez faire pour lui ? Vous avez des documents spéciaux, des choses à mettre en place, hein ? Qu’est-ce que vous avez pour mon fils ? Vous lui mettez des 5, des 8 mais votre rôle c’est bien de l’aider, non ? »

« Vous avez oublié un demi-point sur la dernière interro de mon fils et après vous osez me dire que vous ne notez pas à la gueule ? ? »

« Vous êtes en permanence en train de reprocher à mon fils qu’il s’agite, qu’il ne tient pas en place, qu’il parle et se retourne, qu’il se balance… Mais c’est qu’il s’ennuie avec vous ! Et puis ça sert à quoi franchement de le harceler comme ça ? Vous voyez bien que cela ne sert à rien, laissez-le tranquille, vous le dégoûtez de l’école, vous le rendez malade, il est obligé de prendre de la Ventoline à cause de vous ! »

« Vous avez enlevé les félicitations à mon fils sous prétexte qu’il perturbait les cours alors qu’il a 15 de moyenne, vous vous rendez compte qu’il en a chialé toute la nuit ? Mais c’est ça être enseignant ? Je vais vous dénoncer aux autorités, je vais porter plainte auprès du rectorat, vous allez voir ! Vous détestez les enfants, on voit que vous faites ça pour vous venger d’un truc personnel ! »

« Mais excusez-moi mais qu’est-ce que ça veut dire “ euclidien ” ? Quel est l’intérêt, franchement, d’apprendre ce terme aux enfants ? De mon temps, on n’apprenait pas ça et on vivait aussi bien ! »

 

Lulu C. | Prof de français

http://www.rue89.com/2013/05/06/chers-parents-deleves-emmerdez-242098

 

L’enseignant n’est plus vu comme le sachant délivrant et évaluant un savoir, mais comme un prestataire de service tout juste bon à satisfaire du mieux qu’il peut une clientèle qui se veut reine.

 

 

 

 

 

12 mai 2013

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12 mai 2013

Chine: une fillette décapite une camarade de classe qu'elle trouvait "trop jolie"

Quand la jalousie se métamorphose en folie.

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Une fillette de 12 ans a été jugée coupable d'avoir assassiné puis démembré une camarade de classe qu'elle trouvait "plus populaire, plus mince et plus mignonne", selon le site d'information The Australian, qui cite la chaîne de télévision chinoise Guangxi.

Qin, visiblement jalouse de sa "copine", (enfin à ce point là ce n'est plus de la jalousie, c'est de la psychopathie !) Qin l'a invitée chez elle, avant de l'assommer avec un tabouret, la poignarder avec un couteau de cuisine, une bouteille de bière, un couteau à lettres et des ciseaux... (on se demande ce que signifie ces 3 petits points) pour ensuite lui couper la tête et les bras, rapporte le Tribunal populaire de Hechi, ville située dans la région autonome de Guangxi.

Les parents de la criminelle ont été condamnés à verser 108 000 yuans (environ 13 000 euros) de dommages et intérêts à la famille de la victime, âgée de 13 ans seulement. La petite Qin devra suivre un programme de rééducation pendant trois ans. Etant âgée de moins de 14 ans, conformément à la loi chinoise, elle ne devrait pas être condamnée à une peine de prison.

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http://www.lexpress.fr/actualite/monde/chine-une-fillette-decapite-une-camarade-de-classe-qu-elle-trouvait-trop-jolie_1247732.html

 

8 mai 2013

jeunes et alcool bis

10% des collégiens et 60% des lycéens ont déjà été ivres Créé le 06-05-2013 à 15h35-Mis à jour le 07-05-2013 à 05h21 Par Le Nouvel Observateur avec AFP 7% des élèves de 6e admettent avoir déjà été ivres. Le taux atteint 69% en terminale. Mots-clés : FEMME, collège, Homme, Vin, Bière, collégiens, lycée, jeunes, vodka PARTAGER RÉAGIR1 Homme ivre (ISOPIX/SIPA) Un collégien français sur six et trois lycéens sur cinq reconnaissent avoir déjà été ivres, selon une étude publiée mardi 7 mai par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Effectuée à partir de données fournies par deux enquêtes scolaires internationales (Espad et HSBC), l'étude montre que les comportements d'alcoolisation effective, comme les ivresses, augmentent rapidement pendant les années de collège et de lycée : alors que 7% des élèves de 6e admettent avoir déjà été ivres, le taux atteint 69% en terminale. L'absorption d'au moins un verre d'alcool au cours du mois précédant l'enquête progresse, elle aussi, très nettement entre la classe de 4e et celle de 1ère, passant de 39% à 79% des élèves et se stabilise en terminale. Marginales jusqu'à la classe de 5e, les ivresses déclarées lors du mois écoulé progressent rapidement jusqu'à la classe de 1er, passant de de 7% à 27% des élèves. Quant à l'usage régulier (au moins 10 fois lors du mois précédant l'enquête), il passe de 3% en 4e à 24% en terminale. Les femmes boivent moins... pour l'instant L'alcool est, selon l'étude, la "substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l'adolescence", souvent dans un cadre familial puisque 59% des élèves de 6e déclarent avoir déjà bu de l'alcool. La proportion atteint 93% en terminale. Les boissons alcoolisées les plus prisées varient en fonction de l'âge : le cidre et le champagne arrivent en tête chez les collégiens, tandis que les lycéens mentionnent les bières et les alcools forts, avec un petit bémol chez les jeunes filles en ce qui concerne la bière. Ces dernières sont également deux fois moins nombreuses que les garçons à boire de l'alcool régulièrement, selon l'étude effectuée conjointement par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), l'Inserm et l'Inpes. Selon une autre étude effectuée par l'Inpes et l'OFDT en 2010, le comportement des jeunes femmes de 18 à 25 ans tend toutefois à se rapprocher de celui des jeunes hommes du même âge, avec un doublement des ivresses répétées féminines entre 2005 et 2010. La bière est l'alcool le plus consommé par les hommes Les ivresses répétées concernaient également deux fois plus d'étudiants en 2010 qu'en 2005, alors que les alcoolisations ponctuelles importantes (au moins 6 verres en une seule occasion au cours du mois écoulé) touchaient près d'un tiers des 2.838 jeunes gens étudiés. La bière reste la boisson la plus consommée par les jeunes hommes de 18 à 25 ans (39,3%), suivie des alcools forts (29,5%), du vin (22,4%) et des autres alcools (9%). Chez les jeunes femmes, le vin est la boisson la plus courante (14,3%) devant les alcools forts (11,1%), la bière n'arrivant qu'en troisième position.
8 mai 2013

Jeunes et alcool

jeunes et alcool : mes élèves avaient remplacé l'eau des bouteilles par de la vodka

Modifié le 07-05-2013

Temps de lecture : 3 minutes Par Eleusie De Mortagne

1 collégien sur 6 ainsi que 3 lycéens sur 5 ont déjà été ivres au moins une fois dans leur vie, selon une étude du Bulletin hebdomadaire épidémiologique. Phénomène nouveau ou constat récurent ? On en parle avec Eleusie de Mortagne, enseignante en collège, qui nous raconte comment elle gère la situation au quotidien. Édité par Henri Rouillier Auteur parrainé par Aude Baron inShare0Réagir En tête des alcools préférés des jeunes, on retrouve la bière, la vodka, le gin et le vin (F.DURAND/SIPA). Pour être honnête, je ne suis pas surprise. En tant qu’enseignante, c’est une tendance que l’on observe depuis au moins une bonne dizaine d’années. Des bouteilles d’eau à l’odeur étrange

Une anecdote : je me souviens de cette classe de 4e qu’on avait emmené au cinéma, c’était en 2003. Nous les avions trouvés étonnamment sages pendant la projection. Seulement, on était à mille lieues de se douter qu’ils étaient juste bourrés… Ils avaient remplacé l’eau de leurs bouteilles d’eau minérale par de la vodka. Du coup maintenant, je les vérifie systématiquement. Il y a toujours eu ce besoin de transgresser, de franchir une limite. Je le vois à travers le compte Facebook de ma fille. Les photos d’ados baignant dans leur vomi, on en voit de plus en plus. Mais ce qui est surtout frappant, c’est qu’ils sont plus jeunes qu’avant. Mes élèves sont au collège, j’en ai déjà croisés dans ma carrière pour lesquels l’alcool commençait déjà à être un petit besoin… Filles / garçon : l’égalité totale Ce qui me choque aujourd’hui, c’est qu’il y a de plus en plus de filles qui se réunissent pour "se bourrer la gueule". Avant, c’était vraiment un truc de garçons, ils faisaient ça entre eux dans leur coin. Maintenant, c’est malheureusement le seul terrain d’égalité sur lequel les filles retrouvent les garçons. Pour celles qui boivent, ce n’est même pas une question de classe sociale, qu’on parle de jeunes bourgeoises ou de gamines qui vivent dans un roman de Zola, elles sont toutes sur le même pallier. On peut expliquer ce phénomène par la pression qu’ils exercent les uns sur les autres. Ma fille ne le sait pas, mais je suis au courant qu’elle a déjà bu au point d’être malade. Elle s’est retrouvée dans une soirée avec des amis – dont les parents étaient pourtant sur place -, ils ont joué à un jeu et à chaque mauvaise réponse, il fallait boire un verre de goutte. Un verre entraînant forcément une mauvaise réponse… je ne vous fais pas de dessin. Vous me direz : "Mais les parents n’ont rien vu ?!". Eh bien non. Parce qu’à 1h30 du matin, les parents dormaient, ce qui est bien normal. Ma fille avait 14 ans. Comment sensibiliser aux dangers de l’alcool si tout le monde en boit ?! Je ne vois pas comment on pourrait sensibiliser davantage à l’alcool. On ne peut pas être sur tous les fronts. L’alcool a une aura de convivialité contre laquelle il est difficile de lutter, parce que personne ne trouve ça grave, au fond. C’est facile de faire de la prévention contre la drogue parce que c’est illégal : on fait venir les gendarmes, qui informent les élèves des infractions et des délits que ces pratiques peuvent entraîner. La même chose pour le Sida ou les grossesses pré-adolescentes : on parle d’une maladie ou d’un événement capable de bouleverser une vie très rapidement. Dans la tête des élèves, ce n’est pas forcément le cas de l’alcool : "Les adultes en consomment régulièrement, ils sont toujours vivants, pourquoi je n’en prendrais pas ?" Et pourtant, on sait qu’il faudrait démarrer par là pour souvent éviter d’autres urgences… Je me rappelle d’une "Skin party" qui avait été organisée parmi certains de mes élèves, au moment de la sortie de la série du même nom : il y a eu 3 IVG, le même mois, dans la même classe. Le problème avec l’alcool, c’est qu’il faudrait enfermer ses enfants chez soi et supprimer volontairement tout trace pour qu’ils ne rentrent pas en contact avec. Ce qui est, vous en conviendrez, relativement impossible.

Propos recueillis par Henri Rouillier. 

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