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Après l'effort, le réconfort
9 décembre 2014

L'illusion d'imcompétence, vous connaissez ?

L’Illusion d’incompétence fléau méconnu de nos classes?

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet trop méconnu de nos classes l’illusion d’incompétence. Phénomène, qui selon une étude de Geneviève Marcotte toucherait près de 20% des élèves et qui n’est pas abordé une minute en formation initiale des professeurs et encore moins en formation continue tout au long de leurs carrières.

De quoi s’agit t-il ?

illsuion d'incompétence

L’illusion d’incompétence se définit comme:

« un décalage entre le potentiel, les compétences et capacités réelles d’un enfant et la perception qu’il en a »

Cette illusion d’incompétence se caractérise par un perfectionnisme négatif, des standards de réussite trop élevés que se fixe lui même l’enfant et qui le freine dans ses apprentissages.

Elle touche directement à l’estime de soi qui à l’âge du primaire se fonde essentiellement sur la compétence scolaire alors qu’au secondaire cette estime de soi va se baser sur l’apparence physique. (période de puberté et des premiers émois amoureux oblige)

estime de soi 2

Comment nait l’illusion d’incompétence chez un enfant?

Elle est tout d’abord le reflet d’une éducation donnée par les parents et complétée par l’école mais aussi une réception biaisée par les enfants.

En effet les parents véhiculent des stéréotypes comme le fait que les garçons seraient meilleurs en maths et les filles meilleures en Français. Un enseignant va aussi avoir tendance à véhiculer certaines valeurs d’excellence, qui mal amenées ou présentées, peuvent devenir un frein considérable aux apprentissages de par la naissance d’une anxiété et d’une peur de l’échec chez les enfants.

L’illusion d’incompétence trouve sa source dans ces scénarios mentaux que se font les enfants de ce que doit être la réussite et de ce qu’est la définition de l’échec. Ils sont tiraillés entre l’excitation, l’enthousiasme, la fierté et l’anxiété, la honte et le découragement.

Or le bien être des enfants passe avant toute chose par un sentiment de compétence personnelle.

 

Quelle sont les conséquences pour un enfant victime d’une illusion d’incompétence?

Selon une étude d’un chercheur québécois Philipps:depression

  • Son rendement est plus faible (touché en permanence par le doute, la peur et l’anxiété il est moins productif)
  • Il est moins persévérant (ne relèvera que peu les défis qui pour lui sont insurmontables. Son engagement est moindre ainsi que ces efforts car il est obnubilé par la peur de l’échec et de la nouveauté)
  • Il sera bien moins autonome car la prise d’initiative est anxiogène et il parvient peu ou pas à s’autoréguler.
  • Il est moins curieux et plus vite ennuyé.
  • Il se sous-estime et attribue ses succès à la chance (dévalorisation de sa compétence)

A terme cela pourra même engendrer

  • un isolement social (surtout dans une société qui véhicule l’idée de course à la performance)
  • un abandon scolaire prématuré
  • des difficultés à choisir son orientation

Pour Kolligan (1990) l’illusion d’incompétence qui toucherait les enfants serait à mettre en parallèle avec les troubles dont souffriraient certains adultes un peu plus tard, à savoir un sentiment d’imposture professionnelle, une tendance à discréditer ses réussites ou à les attribuer à la chance et qui mènerait à de très hauts niveaux d’anxiété, des burn-out ou des états dépressifs.

 

Comment remédier à l’illusion d’incompétence?

estime de soi

C’est un travail long et fastidieux car il faudrait profondément modifier les représentations mentales des enfants qui en souffrent. quelques points d’appui peuvent pourtant être présentés:

  • individualiser les activités et différencier au maximum (chaque élève travaille donc à la mesure de ses capacités)
  • avoir une attitude bienveillante en tant qu’enseignant (valoriser le moindre effort, se concentrer sur l’encouragement et les réussites plus que sur la comparaison avec une norme ou des programmes)Être dans l’éducation positive.
  • Prendre le temps d’expliquer les échecs, les relativiser, les discuter.
  • Instaurer dans la formation (initiale et continue) des professeurs un module sur l’illusion d’incompétence.
  • Promouvoir l’effort et le goût de celui-ci plus que l’excellence.
  • Crée un climat de classe serein et rendant possible l’émulation plus que la compétition.
  • Favoriser un dialogue des émotions et des ressentis par rapport aux apprentissages (une fois par semaine, qu’as tu compris,Comment t’es tu senti par rapport à ces notions nouvelles? qu’as tu trouvé difficile, pensais tu réussir, es-tu heureux d’avoir réussi?)

Vaste sujet, me direz-vous mais il n’est pas trop tard pour s’y intéresser et pour tenter ensemble d’y trouver des solutions.

Vous pouvez d’ailleurs proposer les vôtres ou vos réflexions personnelles dans les commentaires de cet article je serais ravi d’en discuter avec vous.

Pour aller un peu plus loin dans la réfléxion je vous conseille ces liens:

Bien à vous

Monsieur Mathieu

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