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Après l'effort, le réconfort

14 mars 2014

Il y a comme un malaise !

Ben, faut faire de la pub pour le métier d’enseignant ? Je croyais pourtant que c’était un métier de feignasses privilégiées , une planque quoi ! Ah ben non, finalement.
Sinon j’ai regardé qques vidéos ( je les découvre avec cet article), en particulier 3 dont les acteurs jouent le rôle de professeurs des écoles. La première dit qu’elle organise plein de sorties avec ses élèves, ça fait comme des « petits voyages » : super, bravo, vive l’école transformée en centre aéré ! La deuxième se prend pour Mère Térésa et veut sauver un maximum d’élèves : cette actrice fait passer le faux message qu’enseigner est une vocation ; c’est faux, c’est un métier.
Seul le troisième « collègue » parle de l’écrit, de l’argumentation. Bref, c’est le seul à avoir un point de vue d’intellectuel qu’il est. Et, comme par hasard, c’est un homme. Mais alors vraiment, c’est le hasard...
Un beau ramassis de clichés tout ça.

Cette série de spots, bien que mensongère pour les raisons évoquées par Monsieur Samovar, est aussi sincère en ce qu’elle montre clairement quels candidats l’Institution, je veux dire ses têtes pensantes, veut attirer vers ses concours de recrutement et à quoi doit ressembler un cours à l’école : un enseignant qui ne dispense aucun savoir mais sait mettre en activité des gamins (si possible électroniquement équipés) qui vont prendre du plaisir « avec les yeux qui brillent » et, surtout, vont gagner en confiance en eux-mêmes.
On peut se demander dès lors pourquoi les concours mettent autant l’accent sur les savoirs universitaires quand les principales qualités requises ont plus à voir avec la gentillesse et la proximité affective qu’avec l’érudition et la réflexion.
Et, si l’on veut se faire peur, on peut aussi se demander quel genre d’individus un enseignement dispensé sur ces bases produira.

Je ne reconnais pas mon métier dans les spots pour recruter des profs

Monsieur Samovar
Monsieur Samovar | Prof de collège
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/03/reconnais-metier-les-spots-recruter-profs-250345#comments-start

Je ne sais pas vous, mais ces séries de spots publicitaires destinés à faire la promotion du métier d’enseignant m’étaient passées sous le nez. Je vous en passe quelques extraits, attention, il y a du niveau.

C’est par ici.

Par là...

Et là (attention, celle-là est collector)...

(Je signale par loyauté que le dernier extrait date d’il y a un an)

Et ça n’est qu’un échantillon.

Oui, je sais, je ne suis jamais content

Making of
Parfois, l’auteur du blog Monsieur Samovar (« Je serre l’Education nationale et c’est ma joie ») exprime le désir de voir ses réflexions publiées sur Rue89. C’est avec grand plaisir que nous accédons à ses désirs. Blandine Grosjean

Les amis, je savais que le recrutement dans le corps enseignant devenait de plus en plus difficile mais pour qu’on en arrive à ça, je serais vraiment curieux de connaître les chiffres du déficit de candidats au Capes.

Oui, je sais, je ne suis jamais content, pour une fois que l’Education nationale prend les choses en main et tente de se lancer dans la bataille de la communication, en présentant les profs sous une lumière positive, pourquoi est-ce que je me trouve encore à chouiner ?

Pour une simple et bonne raison : ces pastilles vidéo véhiculent les clichés les plus éculés et mensongers sur la profession. Je m’explique.

Les codes de la publicité

On passera rapidement sur la mise en scène qui provoquerait une crise de diabète chez un Petit Poney : couleurs pastels, bande-son mignonnette à base de clochettes et de sifflements et sourires dignes de représentants de la secte la plus proche. M’est avis que ce n’est pas tout à fait l’ambiance qui règne le lundi matin à 8 heures dans la salle A 108 quand débarque une classe de cinquième.

On alterne entre des plans face caméra et de fausses images volées avant le tournage, ah ah ah, qu’est-ce qu’on rigole, vous voyez que les profs n’occupent pas leur temps à hurler sur leurs interlocuteurs, les yeux exorbités.

Ceci dit, je comprends qu’il faille sacrifier aux codes de la publicité et qu’un public un brin averti ne se laissera pas prendre (je sais, ma naïveté n’a pas de bornes).

Que c’est pittoresque un tracteur !

Non, ce qui me révulse, c’est le contenu des discours. La plupart de ces petits spots se concentrent sur des anecdotes marrantes du métier qui font passer les profs, au mieux pour de gentils rêveurs, au pire pour des émules de Nathalie Kosciusko-Morizet, totalement détachés des réalités concrètes : que c’est pittoresque, cette campagne où les parents vont chercher leurs enfants en tracteurs ! (Et il est de notoriété publique que tous les actifs adorent muter dans une région dont ils ne connaissent rien, où ils n’ont aucune attache, pour débuter leur carrière.)

Les profs sont encore une fois présentés comme des animateurs, des originaux qui trouvent des « trucs » pour intéresser leurs élèves à leur cours.

« N’où qu’il était le sujet de la phrase les n’enfant ? Hein ? N’attention qu’il peut n’y avoir une reprise pronominale, ho ho ho ! »

Histoire d’éviter le lynchage immédiat, je tiens à préciser qu’il s’agit évidemment d’une part importante de notre boulot : l’époque de la leçon écrite au tableau noir dans un silence religieux est définitivement révolue, parfois au grand dam de certains. Faire preuve d’une pédagogie innovante est un atout de poids, et ce sont les heures où l’on met vraiment en scène la pièce de théâtre que l’on étudie, où l’on rencontre un auteur, où l’on participe à une compétition sportive qui resteront dans les mémoires d’élèves. Cela je le reconnais totalement.

Mais ce n’est pas l’essentiel pour un prof.

Ce que je fais avant mon cours de grammaire

Etre enseignant est un travail exigeant avant tout. L’une de mes collègues (la plus géniale de l’histoire de la création) a plusieurs fois eu cette phrase :

« L’attention des élèves passe par la rigueur du professeur. »

Et il n’y a pas à sortir de là.

Notre métier, notre mission en tant qu’employés de l’Etat consiste avant tout à faire passer des connaissances à nos élèves. Et ces connaissances doivent, de notre côté, être parfaitement acquises. Je ne me lance pas dans un seul cours de grammaire sans avoir auparavant relu les notions que je vais aborder, vérifié les exceptions et les pièges. Je dois être capable de citer de mémoire les extraits importants des œuvres que nous étudions en cours, œuvres d’auteurs dont je connais les grandes lignes de la biographie.

Si des passerelles existent entre l’enseignement au collège, au lycée et en classe préparatoire, si le Caps s’obtient à bac +5, il y a une raison. Les professeurs sont riches de connaissances nombreuses et précises, qu’ils se doivent d’entretenir. Et ce point n’est jamais ou presque mis en avant dans les campagnes de recrutement.

On ne filme pas les gammes avant le concert

Dès lors, comment s’étonner que le boulot de prof peine à être considéré avec sérieux par certaines instances ? L’image donnée au public du prof contemporain est celle du gentil pédago, passionné par son propre nombril, qui organise des débats dans sa classe, réalise de grandes cartes colorées ou fait chanter tout un collège sur l’air de la « Cup Song ». Bien sûr, tout cela contribue souvent à un meilleur apprentissage des élèves et permet de raccrocher ceux qui se révoltent face à un système scolaire trop rigide. Mais il s’agit de la surface.

Le résultat final – qui, lui, s’appuie sur un travail minutieux, laborieux souvent, et nécessite une érudition importante – semble tellement fluide, tellement aisé à obtenir… ce doit être facile ! Alors pourquoi les théorèmes si compliqués à retenir, les dossiers d’histoire qui nécessitent plusieurs heures de travail, les bouquins de plus de 200 pages à lire ?

Alors bien sûr, expliquer que pendant les vacances, le prof aussi a bossé, qu’il s’est envoyé des ouvrages théoriques sur l’écriture romanesque, qu’il a traduit des bouts d’un bouquin qu’on fait étudier en français à des mômes pour mieux en saisir le rythme, qu’il a revu les points les plus obscurs de la conjugaison pronominale, c’est moyennement télégénique. Mais c’est ça, la réalité du boulot. On ne filmera jamais les gammes d’une concertiste ou les exercices à la barre d’un danseur classique. Mais peut-être que finalement, ce pourrait être l’une des pistes à explorer pour enrayer l’hémorragie actuelle de la vocation enseignante. Mettre l’accent sur l’exigence de la profession.

Nous sommes avant tout des érudits

Etre prof est un défi. C’est un travail qui nécessite des connaissances d’une solidité à toute épreuve, un enthousiasme débordant, une créativité dingue. Il est essentiel de maîtriser la pédagogie, les relations humaines et de ne pas compter ses heures. Rares sont les classes qui maintiendront une attention et des résultats constants toute l’année, imaginaire est l’établissement qui ne connaît aucun problème. Nous ne sommes pas des Géo Trouvetou du savoir, des inventeurs de bidules à apprendre. Nous sommes avant tout – toute modestie laissée de côté – des érudits, et c’est par cette érudition que nous inventons des cours de qualité.

Oui je sais, dit comme ça, la description du métier a de troublantes ressemblances avec celle de la Légion étrangère.

Cependant je persiste à croire que la revalorisation du boulot passe par là. Par la prise de conscience des jeunes profs qu’ils s’engagent dans une profession difficile et prenante. Et par celle du grand public que nous sommes des spécialistes de notre domaine, que nous apportons un savoir patiemment construit et entretenu avec soin à des enfants. A travers des films, des expositions, des interventions extérieures, bien entendu.

Mais toujours avec exigence.

 

  • Cyanure
    Cyanure
    Rien

    Jolie propagande .... Hahahha, effectivement Cécile, la prof de physique ravie d´être mutée à Trifouillis-les-Oies est géniale.
    C´est le principe de la propagande : omettre les aspects négatifs et présenter des vidéos avec des décors brillants et des gens souriants...
    Enfin, si ça peut donner envie à quelques jeunes de devenir prof, pourquoi pas ;)
    Parce qu´il va en falloir, des profs, à l´avenir.

  • os tia
    os tia
    saboté

    ouaaaa les vidéos... flippant. Le truc qui donne encore moins envie d’être prof.
    Le problème de la pénurie de prof ? avoir un bac+5 et commencer à moins de 1200 euros, faut être gogo ou avoir vraiment envie, c’est pas en faisant des vidéos débiles que ça va s’arranger.

    • Astro Zombie
      Astro Zombie répond à os tia
      Lost in the supermarket

      Ben quoi ? T’as la garantie de l’emploi, les gnélèves y sont gentils, t’as des vacances, t’es à la mode puisque c’est le retour de la barbe et tu peux te payer un camping car pour ta retraite.

      • Caporal_Pancho
        Caporal_Pancho répond à Astro Zombie
        Hecho a mano

        Une activité consistant à tenter de justifier à des drôles qu’affluent se prononce affluent alors qu’affluent se prononce affluent ou que fois doit être dit foi comme foies ou dix x mais ne s’écrit pas pareil, cette activité devrait être considérée comme ce qu’elle est : contre-productive, contre-révolutionnaire et anti-républicaine. À ce titre – puisque, si les lettres majuscules ne s’accentuent pas, les capitales ne peuvent souffrir de ne pas l’être – elle devrait n’être celle que de fous (hiboux joujoux), ou de poïètes.
        Il serait quand-même temps d’appeler un chas un chat.

    • Lysan
      Lysan répond à os tia

      1700 euros nets la 1ère année
      Faut pas pousser quand même !

      • os tia
        os tia répond à Lysan
        saboté

        1700 la première année ? ?

        source ? ?

         
        • Lysan
          Lysan répond à os tia

          Ma fiche de paie ?
          sinon le tableau sur cette page : Lien
          (c’est pour l’élémentaire, mais en gros le secondaire c’est la meme chose avec une prime de 100 euros par mois de suivi et orientation des élèves)
          Après il peut y avoir une prime d’une centaine d’euros par mois si l’établissement est classé en zone sensible.
          Et sinon il y a notre ami google pour trouver des informations plus précises :) mais je n’ai pas le temps, les vacances sont finies !

  • Noélie Buisson-Descombes
    Noélie Buisson-Descombes
    Militante, traductrice, (...)

    Avec la chtite musique, le premier me rappelle cette pub pour l’agrandissement du pénis : Lien

    • Via89
      Via89 répond à Noélie Buisson-Descombes
      Paranologue

      Normal car le but de ces vidéos est d’injecter un sang neuf dans les corps (caverneux car très attardés) des certifiés et des agrégés.

  • Ben, faut faire de la pub pour le métier d’enseignant ? Je croyais pourtant que c’était un métier de feignasses privilégiées , une planque quoi ! Ah ben non, finalement.
    Sinon j’ai regardé qques vidéos ( je les découvre avec cet article), en particulier 3 dont les acteurs jouent le rôle de professeurs des écoles. La première dit qu’elle organise plein de sorties avec ses élèves, ça fait comme des « petits voyages » : super, bravo, vive l’école transformée en centre aéré ! La deuxième se prend pour Mère Térésa et veut sauver un maximum d’élèves : cette actrice fait passer le faux message qu’enseigner est une vocation ; c’est faux, c’est un métier.
    Seul le troisième « collègue » parle de l’écrit, de l’argumentation. Bref, c’est le seul à avoir un point de vue d’intellectuel qu’il est. Et, comme par hasard, c’est un homme. Mais alors vraiment, c’est le hasard...
    Un beau ramassis de clichés tout ça.

    • mygalon
      mygalon répond à Neferourê paillette
      mamiatempspartiel

      eh oui on appelle cela de la mauvaise propagande. Sexiste en plus pour ne rien laisser au hasard, c’est vrai que les femmes ne sont « bonnes » que pour divertir nos chers petits et surtout pas les instruire.
      Le jour, où on se décidera à redorer l’image de l’enseignant en mettant en avant les exigences intellectuelles, pédagogiques du métier, en revalorisant son salaire (débuter à 1200 euros en ayant fait au minimum 6 ans d’études supérieures c’est à dire bac + 5 plus une année de stage ou de préparation au concours) et se retrouver le plus souvent en Zep ou loin de chez soi ce n’est pas très encourageant. Sans compter l’administration qui traite mal son personnel enseignant, qui n’a aucune reconnaissance pour ceux qui s’ évertuent à faire leur boulot consciencieusement, et qui ne fait aucune différence entre les incompétents (il y en a...) les fumistes (il y en a aussi...) et les profs dignes de ce nom. Le gros problème c’est que le manque de candidats se répercute sur le niveau du concours. Pour satisfaire à la demande en profs, on est obligé de baisser la moyenne, c’est ainsi que l’on se retrouve avec des profs qui sont loin d’avoir le niveau requis pour enseigner, notamment en maths sciences mais aussi histoire géo et lettres. Certaines copies de CAPES vous font dresser les cheveux sur la tête.

      • beaulande
        beaulande répond à mygalon
        Des nuées de sens

        Hum, il y a bientôt 20 ans, j’ai vu passer une copie de CAPES en concours interne de SNV.
        Première phrase d’introduction, je cite : « Nous allons étudier ce mammifère qu’est le pingouin. »
        Je suis pincé 3 fois. Et c’est véridique. Je ne dis pas que cette copie à permis à son auteur d’obtenir le CAPES, mais il était en poste, cet auteur.

      • JacquesDaniel
        JacquesDaniel répond à mygalon
        bourbon lover

        « Le jour, où on se décidera à redorer l’image de l’enseignant en mettant en avant les exigences intellectuelles, pédagogiques du métier, en revalorisant son salaire (débuter à 1200 euros en ayant fait au minimum 6 ans d’études supérieures c’est à dire bac + 5 plus une année de stage ou de préparation au concours) et se retrouver le plus souvent en Zep ou loin de chez soi ce n’est pas très encourageant »

        C’est tellement vrai ! Il y a là aussi une sorte de stéréotype : on imagine un jeune d’une vingtaine d’années, qui obtient son Master en 5 ans pile puis le concours du 1er coup et qui est très probablement locataire, sans enfant voire célibataire. Ce dernier peut donc partir vivre très loin de chez lui pour une nouvelle aventure palpitante. Sauf qu’en réalité, nombreux sont ceux qui passent les concours tardivement, pour de nombreuses raisons très variées (et personnelles) et qui, en cas de réussite, risquent de se retrouver à 500km de conjoint et enfants, à payer un loyer en plus du crédit de la maison. Et oui, le tout pour un salaire pas très engageant.

        D’autre part, il serait peut-être temps de remettre en question le système des concours, ou du moins de leurs épreuves. Si vous passez le concours interne (c’est à dire après 3 années d’expérience) vous pouvez être recalé pour 2 lignes supplémentaires et/ou des marges qui ne correspondent pas à ce qui est demandé. On part du principe que le candidat doit être capable de respecter un cahier des charges très précis, ce qui, en soit n’est pas choquant. Mais on voit alors des gens très motivés et possédant probablement le niveau se faire recaler pour 2 lignes. On n’a pas lu leur dossier, il n’a pas été noté, le candidat est éliminé et il n’a plus qu’à retenter sa chance l’année suivante. Alors que, par définition, un candidat qui passe le concours en interne donne déjà des cours depuis des années (comme vacataire ou contractuel). C’est aberrant.
        Ce n’est pas avec de jolis spots publicitaires qu’on rattrape ce genre de conneries (pardon pour le langage).

      • La youte
        La youte répond à mygalon
        ou pas

        1.200 €n c’est ce qu’on file aux stagiaires non ? Les mêmes étudiants stagiaires, qui eux aussi n’échappent pas à cette année bien pourrie avant d’espérer trouver un taf avec un vrai salaire, dans le privé, ne peuvent pas en espérer autant, faut pas avoir l’indignation sélective.
        Par ailleurs, des bac +5 à petit salaire, et souvent moins que celui d’un prof titulaire, on en trouve des tonnes chez les jeunes diplômés, faut sortir un peu. Si le métier de prof ne fait pas rêver, je ne suis pas certain que ce soit forcément une question d’argent. Après tout, après quelques années de carrière, et deux gosses éventuellement, on gagne sa vie plutôt correctement (des cadres dans le privé à 2000 - 2500€ par mois à passé 30 ans, on en trouve plein, si si), et on est au chaud en attendant la mutation en Bretagne ou ailleurs. Sinon, il reste l’AEFE : gentils lycées français plein de gosses de riche, salaire procurant un super niveau de vie, le tout net d’impôt et avec des allocs majorées, le bonheur quoi. J’en ai presque regretté mes choix.
        Quant à la baisse du niveau au capes, on ne peut que souscrire. Mes petits camarades devenus profs après la prépa n’ont pu que constater à quel point il était facile d’avoir le concours. Du coup, ils ne se sentent pas si « ’avant tout, érudit » que cela.

  • Brossedur
    Brossedur
    Grève générale 18 mars

    Ce n’est pas avec ça qu’on va attirer des gens qui ont le niveau pour avoir le concours.

    Ceux qui ont le niveau vont continuer à aller bosser dans des boulot où on commence à 3000€.

    Comme diraient les apôtres du marché, de l’offre et de la demande et compagnie : si on manque de profs c’est qu’on n’y met pas le prix.

    La République y mettra-t-elle le prix, ou laissera-t-elle les enfants de la nation sans profs ?

    • anini
      anini répond à Brossedur
      terrienne de souche !

      Non ,la république continuera d’embaucher des femmes pour qu’elles puissent faire double journée avec leurs enfants !
      T’imagine un papa avec bac plus cinq accepter ce salaire de débutant pour embrayer sur une deuxième journée gratuite at home ?
      Celle qui rentre à 5 heures , qui n’a plus rien à faire avec tous ces congés et qui en plus ne doit pas râler parce que ,quand même , de quoi ose t’elle se plaindre ! ...
      Je sais qu’il existe de merveilleux papas ,qui n’hésitent pas une seconde à privilégier une autre vie , je ne m’adresse pas à ceux là .

      • beaulande
        beaulande répond à anini
        Des nuées de sens

        Tu étais à la manif pour tous ?
        Perso je ne vois pas de mal à embaucher papa, puisque papa va « Non ,la république continuera d’embaucher des femmes pour qu’elles puissent faire double journée avec leurs enfants ! “ Remplacer le mot correspondant ; 5 points.

         
        • anini
          anini répond à beaulande
          terrienne de souche !

          Je ne vois pas le rapport avec la manif si vous voulez bien m’expliquer !
          _5

          • beaulande
            beaulande répond à anini
            Des nuées de sens

            Parce que, tout simplement, en relisant ton commentaire tu remarqueras le « cliché » une maman qui bosse 2 fois et un papa qui en branle pas une...

            • anini
              anini répond à beaulande
              terrienne de souche !

              Je ne vais pas me plaindre , j’avais choisi ce métier primo parce qu’il n’était pas question de cirer les bottes d’un patron ou de lui servir son petit café au lieu de faire ce pourquoi j’étais rémunérée ,deuzio , j’aimais les enfants et je voulais pouvoir m’occuper des miens .
              Résultat des courses un papa qui rentrait ABSOLUMENT ÉPUISÉ bla bla bla , les heures de retour à la maison ,bla ,bla ,bla ,et puis ne crie pas ,tu te crois encore en classe , je ne suis pas sourd bla ,bla bla ,j’ai eu une journée éreintante , t’as de la chance de pouvoir glander ...., !
              Bref ,autant dire que mon travail était bien assez payé pour ce que j’y faisais et que les vacances , j’en avais pas vraiment besoin !
              Alors que 100% des hommes mariés devraient aider à égalité leurs femmes chaque jour de la semaine mais ça c’est pas pour demain.
              Pour le cliché prière de repasser
              Heureusement , il existe de gentils papas qui aiment rentrer pour voir un peu leurs gamins et faire la cuisine , j’en connais mais je me demande s’ils défilaient à la manif pour l’égalité homme - femme !

              • beaulande
                beaulande répond à anini
                Des nuées de sens

                Hoho.
                Mon premier commentaire est en mode second degré, ainsi que le suivant.
                J’aurais pu te répondre comme me le fond certains quand je demande des explications par du mépris, mais désolé ce n’est pas ma tasse de thé.
                J’espère bien que nous serons plus nombreux à agir pour l’égalité femmes/hommes mais sans esprit revanchard comme je l’observe trop souvent. C’est contre-productif. Très.

    • La youte
      La youte répond à Brossedur
      ou pas

      Vous en connaissez, vous, des boulots où on commence à 3000€ par mois avec un master en histoire ou en lettre ? Parce que dans ce cas faut me dire tout de suite où !
      Par ailleurs, mais ce n’est qu’un suggestion de mauvaise foi, peut-être que ce sont ceux qui passent le concours qui n’ont pas le niveau pour décrocher le dit job en or.
      Blague à part, je ne crois pas que tout cela ne soit qu’une question d ’argent. Il faut comparer ce qui est comparable, et comparer le salaire d’un prof au salaire moyen des cadre du privé (qui englobe les patrons salariés), pour estimer que le salaire d’un prof doit être de 4000€ par mois ça a autant de sens que de comparer le salaire d’un cadre jeune diplômé avec celui d’un énarque.

      • PB64
        PB64 répond à La youte
        Labor improbus omnia vincit

        Y’a aussi ceux qui passent le concours parce qu’ils ont envie d’être profs et qu’ils veulent essayer de faire passer ne serait-ce qu’un tout petit peu de leur savoir...non ?

         
        • La youte
          La youte répond à PB64
          ou pas

          Mais oui, bien sûr, et heureusement encore. C’était juste pour souligner l’absurdité du raisonnement.

      • lancetre
        lancetre répond à La youte

        Comparer un prof français et un prof allemand, ça vous parait idiot ?

        Parce qu’en Allemagne, un prof d’une quarantaine d’années gagne 4000 euros par mois...

        A force de ne jamais être réévalués, les salaires sont devenus ridicules.
        Ils sont maintenant parmi les plus bas de l’Union Européenne.

        Prétendre que cela ne joue aucun rôle ans la crise de recrutement, c’est refuser de voir la réalité en face.

        Ce n’est pas le seul problème, mais c’est un élément important.

         
        • La youte
          La youte répond à lancetre
          ou pas

          Idiot, non, infondé, peut-être. Le jour où on proposera aux profs français de s’aligner sur le statut et sur le volume horaire des profs allemands, je parie sur deux mois de grève, mais c’est juste un pari.

  • Ben85
    Ben85
    routier

    N’empêche que certains d’entre eux sont encore une fois en vacances alors hein bon.

  • PB64
    PB64
    Labor improbus omnia vincit

    Ohhhh MERCI MERCI MERCI de cet article. Enfin quelqu’un qui dit les choses. MERCI. (comment ça j’ai déjà dit merci ? ? ?)

  • camembert2
    camembert2
    architecte

    Cher collègue, je ne te suis pas du tout.« Notre métier, notre mission en tant qu’employés de l’Etat consiste avant tout à faire passer des connaissances à nos élèves. » Vraiment ? Des connaissances ? Pour quoi faire ? Les connaissances, les élèves, ils en trouvent à la pelle, en 0,28 secondes, grâce à Google et Wikipédia. Même les règles de grammaire, elles y sont toutes. D’ailleurs, cela me parait très significatif, qu’en tant que prof de Français tu nous parles.. De grammaire ! La grammaire, vois-tu, c’est le truc le plus chiant et inutile au monde. Je t’explique. Quand j’écris « J’ai acheté une fenêtre », je vois que c’est correct, alors que quand j’écris « la fenêtre que j’ai acheté », je vois qu’il y a une faute. Pourtant j’ignore tout de la règle d’accord du participe passé du verbe avoir, je confonds tout le temps avec celle du verbe être... Mais j’ai l’habitude, c’est tout. Comme quand je dis « une belle femme », tu vois, c’est pas grâce à la grammaire que je ne dis pas « une beau femme ». C’est assez grave, vois-tu, parce que les enfants français ils sont vraiment nuls en orthographe, alors qu’ils sont très forts en grammaire.
    Et puis...« Nous sommes avant tout des érudits »... Wow ! Des gens qui savent, donc. Tu te rends compte que le monde qu’on est en train de laisser à ces enfants va droit dans le mur ? Et toi, tu sais ? Tu vas leur apprendre ?
    Pauvres élèves ! Pardon, pauvres apprenants !

    • nijolly
      nijolly répond à camembert2
      L'Etat dans les vécés.

      Vou vené dinventé la gramère infuze.

    • Via89
      Via89 répond à camembert2
      Paranologue

      Toujours la même confusion entre « connaissances » et « informations »...

      La connaissance que l’on a de sa propre langue n’est pas qu’une accumulation des règles extérieures auxquelles on doit sans cesse se référer, c’est un rapport intime et ça induit une représentation du monde, la formation de structures mentales et la constitution d’une personnalité.
      Voilà pourquoi il faut pouvoir aller au-delà de la simple acquisition d’informations (lesquelles ont une durée de vie limitée parce qu’elles se succèdent désormais à toute vitesse et s’effacent sans laisser de trace) et prendre conscience de la nécessité d’une assimilation (c’est-à-dire littéralement « faire sien » ou mieux, « faire soi »).

      Wikipédia, c’est une encyclopédie, non ? Ça existe depuis longtemps, les encyclopédies, et pourtant avant notre époque personne n’a cru inutile d’acquérir des connaissances en se disant qu’il les trouverait bien dans l’encyclopédie quand il en aurait besoin. Qu’est ce que Wikipédia y change, à part la vitesse d’accès à l’information, la gratuité et la démocratisation ?

  • Muadhib
    Muadhib
    le dormeur doit se reveiller

    En voyant l’article, les videos ET les commentaires de nos chers riverains je m’aperçois que dès qu’on parle de l’Education Nationale dans un sujet, on continue à dégainer les mêmes conneries, les mêmes rengaines. Punaise, on se croirait dans un bar PMU avec les piliers de bars degobillant les mêmes stereotypes jours après jours.
    Surtout venant de gens qui croient y connaitre (ben ouais, après tout on est tous passé par la même école de la république n’est ce pas ?), mais la encore je préfère m’en gausser.

    • matou Bruxelles
      matou Bruxelles répond à Muadhib
      A Bruxelles prof de French pour (...)

      dans les bars pmu, les pilliers de bar jouent aux courses et au loto et achètent des clopes, et donc nourrissent l’ état et donc subventionnent vos retraites alors faut pas se moquer :)

  • Via89
    Via89
    Paranologue

    Cette série de spots, bien que mensongère pour les raisons évoquées par Monsieur Samovar, est aussi sincère en ce qu’elle montre clairement quels candidats l’Institution, je veux dire ses têtes pensantes, veut attirer vers ses concours de recrutement et à quoi doit ressembler un cours à l’école : un enseignant qui ne dispense aucun savoir mais sait mettre en activité des gamins (si possible électroniquement équipés) qui vont prendre du plaisir « avec les yeux qui brillent » et, surtout, vont gagner en confiance en eux-mêmes.
    On peut se demander dès lors pourquoi les concours mettent autant l’accent sur les savoirs universitaires quand les principales qualités requises ont plus à voir avec la gentillesse et la proximité affective qu’avec l’érudition et la réflexion.
    Et, si l’on veut se faire peur, on peut aussi se demander quel genre d’individus un enseignement dispensé sur ces bases produira.

    • nijolly
      nijolly répond à Via89
      L'Etat dans les vécés.

      Rassurez-vous ! Avec un peu de bol, le stagiaire se frottera dans la salle des profs à quelques vieilles et bienveillantes badernes blanchies sous le harnois.
      Mais aussi un tuteur pragmatique : « Bon, Y., ta leçon est bien construite, mais, dans le fond de la classe, Kama et Sutra ont envoyé une quarantaine de SMS, et n’ont pas de stylos ; mais tu as de la chance, ils disent au revoir en sortant. »

      et surtout à l’adorable principe de réalité : « Comment jeune M. X, vous souhaitez 30 tablettes tactiles pour la 3e1* ? Mais faites donc un projet ! Avec le financement que vous trouverez vous-même, parce que vous comprenez, les frais de chauffage du collège ont pris 30% en 3 ans ; lisez le budget du collège présenté au CA (ça fait partie de la formation IOUFMHHH, ndr), et le Conseil Général a gelé les subventions d’investissement, avec l’explosion du nombre de RSA. Mais je peux vous offrir un café. »

      * : edit : pardon mais un stagiaire a plus souvent la 3e5 ou 6 ou 7.

      • Via89
        Via89 répond à nijolly
        Paranologue

        Et là, la stagiaire reverra ses ambitions à la baisse et se dira que, si déjà elle arrive à faire comprendre à ses élèves que c’est pas grave si le mascara coule, c’est gagné.

  • nijolly
    nijolly
    L'Etat dans les vécés.

    Non ! Mais, c’est des vrais, là !

    Le tracteur....
    Le prof de musique, il leur fait chanter Massey-Fergusson, de Serge Labourg ?
    Et à Orléans-Olivet ou Mourmelon-le-Grand, ils viennent en char Leclerc ?
    Et à Toulouse-Blagnac, en Airbus ?

    • Filou0
      Filou0 répond à nijolly
      1G auto

      En tout cas dans le nord, ils viennent bourrés !

      et encore quand ils viennent...

  • En fait vous écrivez vos articles pour pas apparaitre comme un ringard en débinant à droite à gauche quoi.

  • Filou0
    Filou0
    1G auto

    « 39 ans de carrière, c’est quand même un peu long »

    saall************,

    Magnifique, un grand merci ! ! ! Il y a au moins un cliché par vidéo pour se payer et charier son beau frère ou son cousin prof à la prochaine réunion de famille !

  • matou Bruxelles
    matou Bruxelles
    A Bruxelles prof de French pour (...)

    Bon, c’est bien de se moquer de ces pubs, mais c’est surtout qu’elles ne servent strictement à rien du tout !
    Prof, c’est l’un des rares métiers où le choix se fait très jeune pendant les études. On décide rarement d’être prof comme ça tout d’un coup la trentaine passée parce qu’on a pas réussi à être chanteur ou ingénieur. Donc je ne vois pas la population ciblée par ces vidéos : des futurs enseignants qui auraient peur de devenir prof ? Là, oui ces vidéos ça va les rassurer : c’est un métier de bisounours, mais faudrait être vraiment être crétin de chez crétin pour y croire.
    Je me demande le prix d’une telle campagne de promotion ratée.

    • Filou0
      Filou0 répond à matou Bruxelles
      1G auto

      ingénieur qui finit prof, ça peut se trouver. on peut trouver aussi master de commerce qui finit prof aussi, ou master d’histoire qui trouve pas de travail, ou master de biologie qui trouve pas de travail, ou master littéraire qui trouve pas de travail...

      bref plein de gens qui ne trouvent pas de travail, c’est la mode

    • nijolly
      nijolly répond à matou Bruxelles
      L'Etat dans les vécés.

      Jusqu’à la fin des miennes, d’études, je ne voulais pas l’être, prof, cet étrange métier qui fait de vous : un papa, une maman, un infirmier psy, un flic, un clown, un comédien, un rond-de-cuir, un pote, un confident, un maître, un gardien de prison, un tartuffe, un alcoolique, une assistante sociale, un universitaire, un caporal, un gagnant à Question pour un Champion, un ami sincère, un salaud, des flots de larmes, le résultat d’exploitation de Nescafé et de Mephisto, un technicien de maintenance, un chef, une sous-merde, un entraîneur de [choisissez le sport qui vous plaît], un comédien, un tragédien, un mec bien, un fonctionnaire qui fonctionne, un j’en passe et des meilleures.
      Vu que j’étais tombé dans la marmite depuis mon arrière-grand mère (mise à la retraite d’office en 1940, vous voyez le pédigré), j’assume la malédiction des Atrides, pardon de la CAmif.

      • PB64
        PB64 répond à nijolly
        Labor improbus omnia vincit

        J’aime bien votre énumération des casquettes de prof :) mais « un pote » ? ? ? ? Pote de qui ?

    • Muadhib
      Muadhib répond à matou Bruxelles
      le dormeur doit se reveiller

      Detrompez vous ! J’en ai vu quelques uns s’orienter vers cette voie après les études car un marché de l ’emploi trop aléatoire (et la pour le coup c’est presque un choix par defaut et non le rêve d’enfant) ou même qui ont réorienté leur carrière professionnelle en cours.

    • Caporal_Pancho
      Caporal_Pancho répond à matou Bruxelles
      Hecho a mano

      Moi j’y ai pensé quand j’ai quitté mon poste de conservateur. D’ailleurs on me disait plutôt pédagogue et j’avais déjà une expérience chargé de cours à la fac.

      Mais comme j’ai la patience et la disponibilité d’esprit d’un Tee-Rex en rut, j’ai fait grâce à la république de mon concours à la formation éclairée de ses rejetons.

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12 mars 2014

les toilettes de l'école

Rapport. Ces élèves qui ne veulent pas utiliser les toilettes scolaires

France - 09h52 - http://www.ouest-france.fr/rapport-ces-eleves-qui-ne-veulent-pas-utiliser-les-toilettes-scolaires-1997616
   

Dans un tiers des établissements scolaires du secondaire, des élèves ne se rendraient pas aux toilettes qu'ils jugent trop sales, selon un rapport présenté mardi.

D'après un rapport présenté mardi par l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement (ONS), les élèves évitent d'utiliser les toilettes dans près d'un tiers des collèges et lycées.

En cause : les odeurs, la saleté, des bagarres, ou la consommation de substances illicites.

61% des établissements se limitent à un nettoyage quotidien

Selon ce rapport, 28% des établissements, surtout des collèges, ont signalé au moins un cas d'élève ayant renoncé à utiliser les toilettes scolaires, 42% des élèves se plaignant du manque de papier, 32% des odeurs, 23% de la propreté, et 12% du manque d'intimité des installations. 

"L'état des sanitaires n'est pas sans conséquences sur les problèmes d'hygiène et de santé des jeunes: pathologies induites, risques de transmission bactériologique, atteinte au bien-être des personnes", souligne le texte, précisant que 61% des établissements se limitent à un seul nettoyage par jour, un tiers allant jusqu'à deux fois. 

"Une attention particulière à l'environnement scolaire"

Le ministère de l'Education a réagi un travers un communiqué, rappelant aussi que les collectivités locales "ont la responsabilité du bâti".

"Dans le cadre de son action sur la prévention en matière de santé des élèves, le ministère de l'Education nationale demandera aux équipes éducatives, dans sa prochaine circulaire de rentrée, de porter une attention particulière à l'environnement scolaire (sanitaires, cours de récréation...) et à la qualité de son entretien".

"Du mal" pour les établissements à se saisir du problème

"Le problème des toilettes n'est pas une fatalité. S'en saisir ne doit pas être tabou, vu les conséquences induites sur la santé et le bien-être", précise le rapport annuel de l'ONS, constatant que "les établissements ont du mal à se saisir de cette question des sanitaires". 

Cette enquête a été menée auprès de 16 000 établissements publics et privés du second degré. 

La sonnette d'alarme déjà tirée en 2008

En 2008, l'ONS avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur la situation dans les écoles, la moitié des écoliers se plaignant de maux de ventre parce qu'ils ne voulaient pas fréquenter les toilettes de leur établissement.

Le ministre de l'époque Xavier Darcos avait assuré que le problème serait réglé à la rentrée suivante après adoption d'une charte sur la qualité et la propreté avec les familles et les communes. 

Vos réactions
Robert
12/03/2014 - 10:57

Si certains élèves externes ou demi-pensionnaires de tous ages n'utilisent pas les sanitaires des établissements, je crois que c'est aussi pour des raisons de pudeur quant à la promiscuité pour réaliser un acte intime.

Josselynechudeau@free.fr
12/03/2014 - 10:43

il n'y a pas qu'au collège des enfants de maternelle et de l'école primaire n'y vont pas c'est plutôt psychologique ils ne peuvent pas aller aux toilettes hors de chez eux mais ils y a des adultes aussi qui ne vont pas dans des toilettes publique pour la même raison

Citoyenne
12/03/2014 - 10:27

J'ai entendu parler plusieurs fois des toilettes dans des établissements de l'Ile de France.
C'est viols, trafics, bagarres.
Puis problème d'intimité et de propreté.
De mes expériences, c'est une zone de non-droit à l'intérieur des établissements scolaires.
Il est vrai qu'en province, j'ai évité soigneusement certains wc ne respectant pas un minimum de "sécurité".
D'un autre côté, ma "mauvaise" expérience est justement venue dans un établissement tout neuf où les surveillants passaient régulièrement. Le verrou à l'intérieur s'était cassé. Impossible d'en sortir... Gag.

Boks
12/03/2014 - 10:06

il faut quand même rester conscient que ce sont les élèves, eux-mêmes, qui salissent ces (leurs) toilettes !

5 mars 2014

La vie secréte des ado à 4h du matin

SMS, Facebook, Skype... La vie secrète des ados à 4h du matin

Par Adrien Sénécat, publié le 05/03/2014 à 15:13, mis à jour à 15:26

De nombreux d'adolescents se servent de leur ordinateur ou de leur téléphone en pleine nuit. Pourquoi se connecter à des heures aussi tardives?

Zoom sur un phénomène de plus en plus répandu.

La vie secrète des ados à 4h du matin Mais que fabriquent les ados sur leur ordinateur ou leur portable passé 2h du matin? Flickr.com / Sarah Gabriela / flickr.com/soulnoire/ "Je me lève, je me dirige vers la salle de bain pour boire de l'eau et là, je vois la lumière de l'ordinateur sous la porte de mon fils." Nombre de parents ont un jour, comme Isabelle*, surpris leur adolescent sur son PC ou son smartphone en pleine nuit, à quelques heures de le déposer à l'école.

Souvent sans bien comprendre pourquoi il se connecte à des heures aussi tardives. Faut-il s'inquiéter de ces nouvelles pratiques? Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée, tire la sonnette d'alarme. Cette psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil a récemment pris conscience de l'ampleur du phénomène au cours d'une enquête dans un collège de Seine-Saint-Denis. Plus de 5% des élèves y déclaraient "se lever entre 3h et 5h du matin pour se connecter 30 minutes, voire plus", explique-t-elle à L'Express. "C'est très répandu", abonde Angélique Kosinski Cimelière, psychologue pour enfant. "Pour beaucoup d'ados, c'est normal de répondre à des SMS ou des messages Facebook à 4h du matin. Cela devient complètement envahissant, c'est presque un membre du corps."

Le phénomène est relativement récent en France -"je le vois monter depuis environ trois ans", estime-t-elle- et encore difficile à évaluer, en l'absence d'étude précise sur les horaires de connexion des jeunes. Forums, SMS, Facebook... Que font ces collégiens et lycéens sur leur écran en pleine nuit? "Ils répondent à leurs messages, voire se donnent rendez-vous pour discuter", énumère la psychiatre Sylvie Royant-Parola. "Des jeux, des SMS, du Facebook... Cela peut être un peu tout et n'importe quoi", complète la psychologue Angélique Kosinski Cimelière. Faire plus de choses sans que mes parents ne me surveillent "

C'est normal d'avoir des insomnies à l'adolescence mais là, ils ont un outil pour communiquer qui fait qu'ils deviennent beaucoup plus actifs au coeur de la nuit", analyse la psychologue. "On est dans le 'tout, tout de suite' qui prédomine à l'adolescence, surtout dans les interactions sociales. A 4h du matin, c'est encore plus fort parce qu'il y a une prisque de risque à braver les interdits." Comment les ados expliquent-ils leurs pratiques? "Je vais sur des forums, sur Youtube, sur Skype, je réponds à des SMS... Il n'y a pas cent mille choses à faire la nuit aussi", témoigne Aurélien. Un autre, Gaëtan*, confirme en creux l'analyse de nos deux spécialistes: "J'ai envie de le faire tout de suite et pas d'attendre le lendemain." C'est aussi "parce que je peux faire plus de choses sans que mes parents ne me surveillent" qu'il se connecte si tard. "Rien n'est plus jubilatoire, par exemple, que d'envoyer des textos la nuit, lorsqu'on est censé dormir", décrit Céline Metton-Gayon, chercheuse associée au CNRS, dans une étude intitulée Les adolescents, leur téléphone et Internet. Elle y cite notamment le témoignage de Colombe, 14 ans: "J'envoie tout le temps des textos, surtout la nuit, dans mon lit, quand mes parents, ils me disent: 'Couche-toi tôt, comme ça t'as plus de chances de t'endormir'", qui montre bien ce mécanisme. Une activité profondément sociale

Contrairement au cliché du geek isolé dans la pénombre de sa chambre, la principale motivation de ces ados serait d'interagir et de discuter avec leurs camarades. C'est la thèse de la chercheuse américaine danah boyd, qui travaille notamment pour le département Recherche de Microsoft et l'université de Harvard dans une étude sur la vie sociale des enfants connectés. Oui, je cherche à parler à des gens "Les ados ne sont pas moins sociables quand ils s'engagent profondément dans les réseaux sociaux, écrit-elle. Au contraire, c'est une activité profondément sociale." Car "l'enfance a changé", estime-t-elle. Les jeunes d'aujourd'hui, qui auraient moins le droit de sortir que leurs prédécesseurs, retrouveraient ainsi un espace de liberté, selon elle. "Oui, je cherche à parler à des gens", s'étonne Stéphane*, surpris qu'on lui demande ce qu'il fabrique devant son écran pendant que le reste de sa famille dort paisiblement. "On fait ce qu'on veut, pas besoin de venir nous espionner", sourit Aurore*. Un équilibre difficile à trouver

Reste que les rendez-vous nocturnes des adolescents comportent aussi leur part de risques. "Jusqu'à 21-22 ans, ils ont besoin de dormir au moins huit heures par nuit voire neuf ou dix. Imaginez dans quel état ils arrivent en classe le lendemain quand ils perturbent autant leur sommeil", souffle la spécialiste du sommeil Sylvie Royant-Parola. Sans oublier les dégâts sur les relations parents-enfants. La psychologue Angélique Kosinski Cimelière est ainsi souvent amenée à jouer la médiatrice entre deux générations qui ont du mal à se comprendre. "Il faut expliquer et dialoguer avec l'adolescent pour lui faire prendre conscience des risques. Ils ne comprennent pas pourquoi les adultes trouvent ça anormal. En tant que tierce personne, j'essaye d'établir des contrats pour aller vers un usage plus responsable de ces outils en échange de droits." Faut-il aller jusqu'à utiliser des logiciels créés qui bloquent l'accès à Internet la nuit? La psychologue reste sceptique: "Ce n'est ni bien ni mal, mais ce n'est pas efficace puisqu'on n'explique pas le problème." Même son de cloche chez la chercheuse américaine danah boyd: "Les adultes doivent reconnaître ce que les ados essayent de faire et travailler avec eux pour trouver un équilibre", écrit-elle.

Une tâche délicate à l'heure où les usages et les services utilisés par les jeunes évoluent à toute vitesse. 

En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/sms-facebook-skype-la-vie-secrete-des-ados-a-4h-du-matin_1497476.html#R77tG0hU1eCqJUZf.99

28 février 2014

Journal d'un prof

Rythmes scolaires, programmes, statut des profs : la refondation enterrée Rythmes scolaires, programmes, statut des profs : la refondation enterrée

http://blogs.rue89.nouvelobs.com/journal.histoire/2014/02/28/rythmes-scolaires-programmes-statut-des-profs-la-refondation-enterree-232401

Bernard Girard

Journal d’un prof d’histoire


Enseignant en collège
Publié le 28/02/2014 à 12h26

L’annonce du report à la rentrée 2016 de l’entrée en vigueur des nouveaux programmes scolaires vient conclure toute une série de reculs notifiés ces dernières semaines et dissiper les ultimes illusions que l’on pouvait encore entretenir sur la volonté réformatrice du gouvernement : la refondation de l’école, censée combiner dans une même approche une refonte des contenus de l’enseignement, des rythmes scolaires équilibrés et une redéfinition du travail des enseignants, est morte avant même d’avoir vu le jour.

L’industrie du tourisme a gagné

La réforme des rythmes scolaires, pourtant jusqu’à présent limitée dans ses modalités à la seule semaine en primaire, avait déjà été renvoyée aux calendes grecques par la publication, il y a quelques semaines, d’un calendrier triennal complètement incohérent, imposé par les professionnels du tourisme dans une logique qui relève bien davantage de préoccupations clientélistes que de considérations éducatives.

Très éloigné du rythme de sept semaines de travail-deux semaines de congé préconisé par les spécialistes des rythmes scolaires, ce calendrier reflète le lobbying forcené d’une profession, exercé par l’intermédiaire d’une soixantaine de parlementaires de droite comme de gauche, dont les récriminations portent principalement sur les dates des vacances de printemps qui se voient reprocher d’être fixées… au printemps, en dehors de la période d’enneigement.

Pourtant, avec l’instauration des congés d’hiver et leur étalement sur trois zones, les professionnels de la neige ont obtenu au cours des dernières décennies un privilège considéré aujourd’hui comme une rente de situation qu’on s’interdit de remettre en cause malgré les dommages évidents sur l’ensemble des rythmes scolaires mais aussi en dépit du fait que les vacances à la neige ne touchent que 8% des Français, issus très majoritairement des milieux aisés. Entre l’intérêt des élèves – dont il ne manque pourtant jamais l’occasion de s’afficher le champion – et des considérations manifestement électoralistes, Vincent Peillon a fait son choix.

Les nouveaux programmes attendront

La question des rythmes scolaires perd une bonne partie de son sens si elle n’est pas resituée dans le cadre plus général des contenus de l’enseignement auxquels ils sont censés servir de support. C’est pourquoi le report des nouveaux programmes de l’école élémentaire et du collège, à l’hiver 2015 pour une application à la rentrée 2016, a tous les signes d’une nouvelle reculade du gouvernement, surtout lorsqu’il est précisé que ce report intervient « à la demande de certaines organisations syndicales ».

La redéfinition des programmes scolaires est pourtant bien l’enjeu majeur de la dernière loi d’orientation et si les programmes du primaire – imposés de force sans concertation par le précédent gouvernement – ne trouvent guère de défenseurs, il n’en est manifestement pas de même pour ceux du secondaire dont certains milieux semblent s’accommoder malgré les tares qui y sont attachées : élaborés dans leurs moindres détails par une autorité centrale très éloignée du terrain, des programmes toujours plus lourds, aux exigences sans fin mais déconnectés des réalités d’une classe comme des motivations et des capacités des élèves, tournent à vide.

A titre d’exemple, il faut savoir que les programmes d’histoire et de géographie pour le seul collège nécessitent allègrement plus de 300 pages d’instructions officielles qui se déclinent, pour chaque thème étudié, en connaissances à acquérir, capacités à développer, démarche à mettre en œuvre, problématiques à cibler, supports d’étude à privilégier mais également – sans doute pour les plus bornés des profs… – indication des pièges à éviter.

Au final, l’enseignant ne serait plus guère qu’un automate téléguidé à distance par le Bulletin officiel de l’Education nationale si, dieu merci, la réalité quotidienne et la présence d’élèves non virtuels ne venaient mettre à mal ces injonctions illusoires, en les adaptant, en les élaguant, en essayant de donner un semblant de sens à cet extravagant cahier des charges.

Outre un renouvellement des thématiques – pour sortir l’enseignement de l’histoire de la chronologie politique toujours dominante – il faudrait en finir avec l’empilement fictif de connaissances strictement disciplinaires, résultat d’une chimérique prétention à l’exhaustivité, inscrire les programmes dans la perspective de cycles pluriannuels adaptés aux capacités réelles des élèves et surtout donner aux enseignants la pleine et entière responsabilité pédagogique dans l’élaboration de leurs progressions, ce qui n’est évidemment pas le cas aujourd’hui, enfermés qu’ils sont dans la nasse des injonctions hiérarchiques envahissantes et contradictoires. En quelque sorte, faire rentrer l’enseignement dans une logique curriculaire familière à bien des systèmes éducatifs étrangers.

Les raisons invoquées au report des nouveaux programmes – « la consultation du terrain » – sont difficilement justifiables quand on les met en parallèle avec la précipitation du ministre de l’Education lorsqu’il s’est agi d’imposer sans débat la création d’une nouvelle discipline scolaire, la morale laïque.

Repousser l’échéance à 2016 – ce qui, en outre, interdirait de toucher avant 2020 à un diplôme national du brevet (DNB) pourtant moribond – n’est guère crédible au regard du calendrier politique : qui peut sérieusement croire que des politiciens qui font de la reculade un mode de gouvernement auront le courage de mettre en chantier, à la veille d’élections nationales décisives, ce qui constituerait une rupture majeure dans le système éducatif ?

Et même si l’on comprend que la réécriture des programmes soit une tâche de longue haleine, pourquoi, pour une période transitoire, ne pas accorder à l’enseignant un libre choix sur une partie des programmes – par exemple en ne traitant que deux questions sur trois – une mesure qui, pour être mise en œuvre, ne demanderait rien d’autre qu’une simple circulaire … sans coûter un centime au contribuable ?

Statut des profs : rien de nouveau ou pas grand-chose

Cette dérobade significative sur les programmes – si elle venait à se confirmer – serait alors à mettre en relation avec l’accord conclu la semaine écoulée entre le ministère et les syndicats sur le statut des enseignants, un accord que même une forte dose d’auto-persuasion interdit de qualifier d’« historique », comme l’a pourtant fait Vincent Peillon, puisqu’au final, il ne change rigoureusement rien à la situation actuelle.

Serpent de mer des discours sur la réforme de l’école, le travail des enseignants est strictement encadré par un fameux décret de 1950 qui le définit exclusivement en fonction d’un certain nombre d’heures de cours devant élèves et non de l’activité réellement déployée. Ce qui pouvait se concevoir il y a plus de soixante ans quand les études secondaires étaient réservées à un public soigneusement sélectionné et culturellement conditionné n’est manifestement plus adapté après des décennies de massification de l’enseignement.

En fin de compte, à travers ces tergiversations à répétition du ministre de l’Education, c’est bien une logique de régression sociale qui est à l’œuvre. N’accepter de remettre en cause – ou les retarder pour des raisons fallacieuses – ni les contenus enseignés (les programmes) ni les pratiques (les enseignants, leurs missions, leur formation) ni les conditions d’apprentissage des élèves (les rythmes scolaires) conduit à se satisfaire d’une situation dont on sait très bien, sauf à s’aveugler, qu’elle pénalise les élèves issus des milieux défavorisés.

Mais le rêve de beaucoup, même chez des enseignants « de gauche », n’est-il pas finalement que l’enseignement secondaire redevienne ce qu’il était à son origine : un enseignement de classe ?

23 février 2014

do you want a lesson ?

Les Deschiens Lesson of E. 2mn32

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22 février 2014

être seulement un prof

Un prof doit faire partager les valeurs de la République = être Juriste et Educateur

Connaître les processus d’apprentissages = neuro biologiste

Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éducatif et dans le cadre réglementaire de l’école = Policier

Prendre en compte la diversité des élèves = huit bras comme une pieuvre !

Accompagner les élèves dans leur parcours de formation = agent de Pôle emploi

Utiliser une langue vivante étrangère dans les situations exigées par son métier = Interprète et Traducteur

Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier = Geek si pour autant c’est un métier !

Coopérer au sein d’une équipe, avec les parents, avec les partenaires de l’école = Médiateur

S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel = rester un élève de très haut niveau avec une mémoire d’éléphant

Et tout cela avec une patience d’ange surtout quand un élève lui éternue en pleine figure parce qu’il ne sait pas mettre sa main devant sa bouche et en disant aux gamins qu’ils sont formidables tout en gardant les yeux derrière la tête s’il se retourne pour écrire au tableau.

Ce sont des femmes et hommes courageux car trop souvent méprisés, respect pour cette profession !

Partagez SVP si vous en faites partie ou si un proche en fait partie.

21 février 2014

Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement catholique

samedi 12 octobre 2013 - par jimanju

Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement catholique

Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement catholique. Ceci se passe en France en 2013. 

Nous sommes en Lozère, dans un collège de l’enseignement catholique donc. Un professeur de mathématique désireux d’enseigner est recruté en vacation pour l'année scolaire, tandis que l’on sait la difficulté à pourvoir les postes pour cette matière.

Le professeur, très motivé et qui n’est pas à son premier coup d’essai, rencontre tout d’abord des difficultés avec une classe de 3eme à orientation professionnelle. Quelques élèves se fichent complètement du cours, voir de la présence du professeur. Puis la situation se dégrade progressivement dans les autres classes, deux 4eme et une 5eme, du moins sous la forme de bavardages incessants rendant l’exercice de l’enseignement difficile et pénible. 

Dans un premier temps le professeur reçoit quelques conseils de la part de sa direction et d’autres professeurs. Un vendredi, rentrant à son domicile quelque peu harassé et désemparé, il prend en main l’outil internet Scolinfo qui lui permet de décrire les contenus des cours prodigués. Il se rend compte soudain que le site web lui donne la possibilité de communiquer avec les parents. Il lui semble avoir trouvé là un moyen d’agir, et demande par courrier mail aux parents de faire la leçon à leurs enfants. Il profite aussi de l’occasion pour se présenter.

Ingénieur CNAM, sachant trouver mille astuces pour faire comprendre les choses et les faire retenir, des exemples sont donnés. Soucieux de l’avenir de ces enfants, de tous. Un point est fait en particulier sur le cours des premiers chapitres dont les contenus n’auraient pas été assez bien structurés, des assurances sont données en ce sens pour les chapitres qui suivront. Les chapitres en cours sont néanmoins bien assurés sous la forme de nombreux exercices, de TD reprenant le contenu des cours, et de deux contrôles successifs parfaitement semblables dans leur structure, permettant ainsi aux élèves de s’évaluer et d’améliorer la note sur les seconds contrôles. Comme stratégie pour tirer les élèves vers l’avant ce n’est déjà pas si mal.

Le professeur a en outre le tact de ne pas révéler aux parents qu’on leur a fait acheter de mauvais manuels de mathématiques, en partie responsables des premiers contenus de cours un peu déficients, puisque c’est ce manuel que le débutant prends pour référence. En cherchant dans l’établissement il finira par en trouver d’autres dans de meilleures éditions afin de mieux assurer sa base de cours.

Le courrier aux parents n’a pas plu, à certains parents sans doute, mais surtout à la direction. Le proviseur convoque le lundi dans l’heure le professeur et lui signifie l’arrêt de son contrat à la fin du mois de septembre. Il invoque notamment un article du règlement intérieur selon lequel les communications avec les parents d’élèves doivent être supervisées par la direction. Le proviseur est un fan de rugby, ceci expliquant peut être cela, quoique le rugby soit habituellement plutôt réputé pour son esprit d’équipe.

Quelque peu abattu, le professeur finit par découvrir le règlement intérieur, qu’il n’avait pas lu, à l’affichage en salle des professeurs. Un article mentionne en effet que « les moyens mis à la disposition des personnels enseignants pour communiquer avec les parents d’élèves ne doivent pas être utilisés à d’autres fins que celles auxquelles elles sont destinées » !

Par contre un autre article précise les conditions dans lesquelles la hiérarchie peut convoquer un enseignant afin de lui signifier une prise d’une sanction. Cet article là apparemment le proviseur ne l’a pas lu. Qu’a-t-il donc lu du règlement intérieur ?

Quelques jours plus tard, après une offre de conciliation de la part du professeur, puis une prise de contact avec un délégué syndical, une nouvelle entrevue est organisée à la demande du délégué, puisque tout est défaillant dans cette affaire, procédures non respectées, méthodes de gestion brutales et inconséquentes.

De nouveaux griefs sont avancés. Il est signifié au professeur son manque de sérieux dans la préparation des cours. Selon la direction, qui reconnait n’être pas qualifiée pour juger de pédagogie, le professeur aurait dû préparer ses cours non à l’aide d’ouvrages de mathématiques, mais à l’aide des bulletins officiels. Ce à quoi il est répondu que les bulletins officiels, supposés donc être la référence pour le programme, sont justement employés pour la rédaction de ces mêmes manuels.

De plus, il se trouve qu’en fait, la presque totalité des bulletins officiels de l’éducation nationale sont relatifs à l’organisation administrative de l’enseignement. Les quelques bulletins descriptifs du programme sont déjà connus du professeur, très bien rendus par les ouvrages de mathématiques, y compris dans le cas d’un mauvais ouvrage tant il s’agit simplement de grandes lignes.

Il se révèle donc que le proviseur déploie une stricte stratégie de persuasion par le mensonge, additionnée d’une technique de diction consistant à insérer des silences dans ses phrases, le tout basé sur des arguments complètement décalés de la réalité. Sans oublier les sourires compatissants semblant inviter le professeur à prendre conscience de sa défaillance. Ce n’était d’ailleurs pas le premier mensonge du proviseur qui avait précédemment prétendu qu’une réunion avec les autres professeurs avait eut lieu à propos de cette décision, ce qui s’est révélé être faux.

On est donc là dans un établissement catholique géré par un proviseur qui emploie le mensonge afin de valider une décision aberrante. Soit donc une personne dont la parole est tout ce qu’il y a de plus éloigné de ce que l’on peut nommer la vérité.

Il faut quand même raconter aussi que le proviseur proposera au professeur de dire aux parents que le professeur est fatigué, ceci afin de sauver l’honneur. Comme quoi le ridicule ne tue pas.

Du côté des parents des plaintes sont évoquées, nécessitant selon le proviseur le renvoie du professeur. Quelles sont ces plaintes ? Qu’a-t-on répondu aux parents ? Un élève ferait une phobie des mathématiques à cause du professeur qui élèverait trop la voix en classe. A-t-on transmis cette information au professeur afin qu’il puisse parler avec l’élève ? Rien de tout cela bien sûr n’a été fait, monsieur le professeur vacataire vous êtes le maillon faible, au revoir.

Le professeur plus tard cherchera en vain à contacter des parents, l’APEL et l’OGEC se déclarant non concernés par la gestion du corps enseignant, que reste-t-il ? La parole de la direction à propos de parents fantomatiques qui seraient prêts à manifester sous les fenêtres du collège au son de la carmagnole ? La tête du prof de math au bout d’une pique ? Quels sont donc ces parents qui n’ont même pas pris le soin d’entrer en contact avec le professeur ? Tandis qu’une lettre leur avait été justement adressée par ce même professeur. Existent-ils seulement ?

Et les enfants là dedans ? Les enfants sont rois. Les enfants se permettent de critiquer le professeur, y compris durant la classe, une minorité du moins pour être juste, sans avoir à présenter la moindre excuse. Les parents se plaignent, ceux qui se plaignent en tout cas, sur la base de ce que leur racontent leurs enfants. Et les enfants changent de professeur, pour un remplaçant que l’on va aller chercher à Pôle Emploi. Leur année de mathématiques est mise en danger, mais qui se soucie vraiment de ces enfants ? Car seuls les enfants sont excusables, dans cette affaire.

Le proviseur sauve les apparences, peut être, et le collège affiche un taux de réussite au brevet de presque 100%.

Le professeur c’est moi, et je peux vous dire qu’un taux de réussite affiché pour presque 100% me fait plus penser à de l’action commerciale qu’à la réalité de l’établissement. D’ailleurs la salle dont j’ai bénéficiée était trop petite, un inspecteur ne pourrait même pas s’y assoir pour certaines classes. Les bureaux et les chaises sont minables, abimées, présentant même des risques de coupure du fait de vis saillantes. Pas non plus de vidéo projecteur, ce qui aurait pu aider à tranquilliser les classes et à enrichir le cours, heureusement j’ai une belle écriture et un bon coup de … craie.

Et pourquoi a-t-on confié à un professeur débutant l’une des classes les plus difficiles ? Et la salle la plus petite qui ne dispose d’aucun rétroprojecteur ?

Les cahiers de cours souffriraient d’un manque de contenu, il avait été déjà répondu à ce propos. Ceci dit tant que les élèves copient ils se tiennent tranquilles. Faut-il donc augmenter exagérément cette part pour obtenir plus de calme dans les classes ? Faire beaucoup copier et donner des bonnes notes ? Appliquer une méthode basée sur le règne de la quantité, un signe des temps sans doute.

Les notes ne se donnent pas elles se méritent, et les élèves ont eût dans l’ensemble des bonnes notes, parce que le professeur a su les faire travailler, malgré les bavardages. Parce que le professeur est au service de ses élèves, pour leur progression, pour les faire grandir. C’est la seule et stricte préoccupation qu’il convient de prendre en compte et il est dommage que l’intention de communiquer soit tant reprochée, parce que c’est justement par ce seul moyen que les quelques parents inquiets ou plaintifs auraient pu être rassurés.

Je suis donc un bon professeur, n’en déplaise à la direction et quelle que puisse être l’argumentation savante, s’il en est, pour tenter de démontrer le contraire. D’ailleurs les raisonnements suivis par la « dite » direction n’ont rien de solides ni de logiques.

Enseigner les mathématiques c’est aimer expliquer les choses, les rendre compréhensibles, intelligibles. Il faut de l’enthousiasme pour cela. Enseigner les mathématiques c’est non seulement donner une chance à ces enfants de se faire une place dans cette société, pourtant bien malade, mais c’est aussi former leur esprit, leur donner des outils de compréhension pour qu’ils puissent bien grandir, comme on m’a dit lors de l’accord pré-collégial.

Les mathématiques sont un programme officiel à assurer, en priorité, mais c’est aussi un art de la pensée bien ordonnée, un réel apprentissage du « bien penser », et du sens du « vrai ». En mathématiques il n’y a pas que des calculs, il y a de la beauté, beauté de la démonstration ou du dessin géométrique. En mathématiques il y a de l’histoire, de cette histoire qui nous vient de l’antiquité grecque, des mathématiciens qui, sans papier ni crayon, transmettaient déjà la science et la connaissance, de maitres à disciples.

Voila ce que sont les mathématiques que j’enseigne, un programme, et un esprit. Mais ceci est à mille lieux semble-t-il d'une administration qui n’a que faire de philosophie. Malheureusement je crains que le calcul comptable de la direction ne soit pas le bon, et je crains que les parents aient été mal renseignés, et mal motivés pour certains.

En conclusion je crois qu’il faudrait penser l’école autrement dans ses relation internes et externes, et dans ce que l’on souhaite y enseigner. Il faudrait un peu plus de bonne volonté, plus d’intelligence, plus de communication et de confiance. Je suis effaré par tous ces témoignages de profs que je découvre sur l’internet, qui en disent long sur la difficulté à enseigner aujourd’hui. Le déficit en professeurs n’est visiblement pas près de s’arranger.

Je pensais trouver un supplément d’âme dans l’enseignement catholique. Je me serais donc trompé. Je crains que ce ne soit partout pareil, toujours des problèmes qu’il serait si simple de résoudre. C’est peut être ça, la vraie nature de la crise.

Je ne me désespère pas pour autant pouvoir exercer ce métier. Mais aujourd’hui je vous l’avoue, oui je suis fatigué.


23 Messages de forum

  • 12 octobre 2013 12:46, par Jean J. MOUROT

    Les chefs ont toujours raison !

    Mais les collègues ? Qu’en pensent-ils ?
    • 12 octobre 2013 15:51, par jimanju

      Les collègues n’ont su qu’au dernier moment, et on ne m’en a pas parlé. Je suis resté assez discret pendant quelques jours en espérant que le proviseur modifierai sa décision, et pour rester calme et assurer les cours correctement. Je n’ai pu contacter un délégué syndical qu’une semaine après la première convocation pendant laquelle le proviseur m’a signifié l’arret de mon activité pour fin septembre. Personne n’a vraiment été mis au courant, ni meme la hiérarchie de la DDEC au dessus du proviseur semble-t-il, ni l’organisme de gestion OGEC ... Ca s’est passé très vite en somme, sans consultation d’à peu près personne, rien ... je reste en contact quand même avec le délégué qui fait beaucoup je dois dire, chapeau à lui.

  • 12 octobre 2013 13:01, par gaijin

    « C’est peut être ça, la vraie nature de la crise. »
    tout a fait ! en tout cas la cause d’une grande partie du problème
    vous expérimentez là le voeux d’une partie de la classe politique de voir appliquer dans tout les domaines éducation, hopitaux etc , les méthodes managériales qui ont conduit a couler notre industrie .....
    - autoritarisme psychorigide
    - incompétence
    - absence de capacité a se projeter
    - mentalité procédurière
    - hypocrisie a tous les étages
    ..........
    bienvenue dans un monde de merde .....

  • 12 octobre 2013 13:01, par Fergus

    Bonjour, Jimanju.

    Et encore, nous en Lozère (à Mende, à en juger par la photo de la cathédrale), autrement dit dans un département où les rapports humains ne sont pas encore trop dégradés...

  • 12 octobre 2013 13:07, par Fergus

    @ Jimanju.

    Pour sourire un peu, permettez-moi ces deux liens en rapport, l’un avec les maths et l’autre avec l’enseignement catholique (il y a quelques lustres) :

    De l’influence des pets sur l’enseignement des mathématiques

    Au bon vieux temps des châtiments corporels dans l’enseignement catholique

  • 12 octobre 2013 15:05, par jimanju

    Excellent ce récit de « Léopoldine Zwertvaegher, la nouvelle prof de maths ».

    Il semblerait qu’en définitive il n’y ai pas de règle absolue, pour intéresser les léèves, faire un bon cours. Sans doute y a-t-il des méthodes, des adaptations selon les publics, selon les époques, mais en définitive c’est la valeur de l’être humain, du prof ici, qui fait la différence déterminante (au sens du dictionnaire, pas au sens opératoire et matriciel). Enfin il me semble. Pour la musique c’est la même chose, savoir la partition est une chose, l’interprêter en est une autre.

  • 12 octobre 2013 17:38, par jeanclaude

    Comme le dit Gaijin, il y a un problème de management. De mon expérience personnelle dans l’administration hospitalière publique française, je suis convaincu qu’il faut en chercher la cause en partie dans nos spécificités nationales. Hélas ! Malgré les grands cours de management qu’on reçoit, il y a une rigidité dans l’art de gouverner et d’être avec ses subordonnés qui met à néant une partie de potentiel de collaboration qu’on devrait avoir.
    Navrant que ce soit aussi le cas dans cet établissement catholique. Je suis presque certain qu’une majorité de responsables d’établissement ne reçoivent pas vraiment une formation ad hoc quand ils prennent ce poste et gardent donc les défauts visés plus haut.
    Faut pas généraliser cependant, que ce soit dans le privé ou le public.

    Je vous souhaite de vous trouver en situation de réussite dans votre prochain poste.

    • 12 octobre 2013 18:26, par gaijin

      " Hélas ! Malgré les grands cours de management qu’on reçoit, il y a une rigidité dans l’art de gouverner et d’être avec ses subordonnés "
      non pas malgré ! a cause !
      c’est pas pareil
      j’ai eu l’occasion de voir des bouquins de management des années 70 : on y explique toutes les merdes qui conduisent a la situation d’aujourd’hui

  • 12 octobre 2013 19:50, par non667

    à jimanju

    Et pourquoi a-t-on confié ...... ?

     pourquoi dans le public les nouveaux capétiens se retrouvent -il dans le 9.3. ?
    personne ne vous a dit/ ne vous dira qu’un élève qui a écrit son nom correctement sur sa copie doit avoir la moyenne !
     95% d’une classe d’age doit avoir le bac (dixit chevenement ) c’est ça !

    surtout ne culpabilisez pas , 95% des enseignants s’ils trouvaient du travail avec 80% de leur salaire actuel s’en iraient 
     ingénieur du cnam ! chapeau  !pour vous et vos enfants... mieux vaut être vendeur /approvisionneur dans un magasin de bricolage que dans cette galère  !

    Je crains que ce ne soit partout pareil, toujours des problèmes qu’il serait si simple de résoudre.....
    ce sont des problèmes généraux de l’e.n. qui vous dépassent et n’ont pas de solution logique mathématique puisqu’ils sont posés par une haute volonté politique machiavélique !
    veuf d’une enseignante , c’est ma conclusion de 40 ans d’observations !

    courage et bonne chance .

  • 12 octobre 2013 21:02, par jef88

    organiser c’est mettre en œuvre les méthodes et les moyens pour réaliser une tache dans le cadre de spécifications techniques et économiques avec le minimum d’aléas !

    actuellement, les grôôôôses têtes qui nous dirigent ont tout remplacé par des procédures et protocoles ......

  • 12 octobre 2013 21:10, par Dany-Jack Mercier

    Bravo pour cet article très intéressant qui pose d’excellentes questions, surtout dans la période de crise des vocations que nous traversons pour l’enseignement des mathématiques ! Je vais parler de cet article sur https://www.facebook.com/avantimegamaths.

    • 12 octobre 2013 21:31, par jimanju

      vous avouerais que je ne souhaite que cela, que cet article fasse tâche d’huile. Ce n’est pas par esprit de vengeance, ou de revanche, mais quand même ... je me reconnais beaucoup dans les évangiles, mais tendre la joue gauche quand on me frappe sur la droite, ça non ... et puis c’est pour les autres aussi, et pour les enfants, les jeunes. Il faut se battre, c’est un devoir. Et donc je veux bien donner de bonnes baffes bien portées, c’est bon les baffes, voyez comment je parle ... Gandi disait ça, la pire des violences c’est la lâcheté. Bref, mon côté prof de math philosophe ...

  • 12 octobre 2013 23:04, par clementsi
      • Et après ça on s’étonne que l’éducation nationale peine à recruter !

        Des enfants grossiers, des parents qui croient ce que leurs enfants leur raconte avec une naïveté enfantine, des proviseurs qui se font esclave de ces derniers, et des associations qui se lavent les mains !
        L’éducation nationale est le plus fort (et peut-être même unique ) symbole de la République, de l’égalité des chance, de la méritocratie. Ces êtres irresponsables et égoïstes se rendent-ils compte de ce qu’ils font ?
        J’espère que vous arriverez à trouver un établissement sain où vous serez respectés pour vos compétences. Soyez assuré de mon soutien et de celui de tous ceux qui considère l’éducation comme la cause nationale la plus importante qui soit.
        Enfin, ne vous reprochez surtout pas de ne pas avoir « tendu la joue droite » car si vous n’aviez pas réagi alors d’autre que vous seraient destinés à subir les memes choses que vous.
  • 13 octobre 2013 11:49, par Christian Labrune

    @Jimanju
    Pour être à peu près tranquille, dans ce métier, la seule solution c’est de brancher le pilote automatique, et surtout quand on traverse des turbulences. Cela veut dire que plus on est secoué dans la traversée d’un cours, moins il faut y penser, et surtout après qu’on est sorti de la salle ! C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire, surtout quand on commence, parce que le pilote automatique n’est pas un dispositif extérieur : on l’a dans la tête, c’est une partie de soi-même qui se forme avec le temps et l’habitude ; c’est un peu comme l’équilibre qu’il faut réaliser quand on apprend à se servir d’une bicyclette.
    Plus on réfléchit sur ce qui se passe dans une classe et sur les inévitables dysfonctionnements, et moins ça fonctionne. Quand les élèves ont un niveau convenable et sont à même de comprendre les cours et d’en tirer profit, quelle que soit la manière dont on se comportera avec eux, ça marchera toujours et quelque chose d’intelligent pourra germer. Quand, en revanche - et c’est le cas de plus en plus - les élèves sont très en dessous du niveau requis (on peut être aujourd’hui en terminale et parfaitement illettré) il n’y a plus grand chose à faire et l’intelligence n’a plus aucune prise. Qui pis est, le déploiement des recettes idiotes inspirées par Sainte-Pédagogie ne fera qu’aggraver les choses. Prétendre, par exemple que, muni de la meilleure pédagogie, on pourrait faire un cours sur les nombres imaginaires à des jeunes qui ne maîtrisent même pas la règle de trois ou les rudiments du calcul algébrique, comme c’est souvent le cas, ce serait se faire croire qu’on est capable de faire des miracles.
    L’art d’enseigner, dans la situation actuelle, c’est un art du « faire semblant », un art de faussaire, et qui va jusqu’à la délivrance de faux diplômes. Dans ce monde où la seule préoccupation est de sauver les apparences, quiconque a l’audace de dire que le roi est nu est immédiatement perçu comme un traître. L’administration et même les chers collègues ne lui pardonneront jamais d’avoir rompu l’omerta.

    • 14 octobre 2013 21:43, par lloreen

      "L’art d’enseigner, dans la situation actuelle, c’est un art du « faire semblant », un art de faussaire, et qui va jusqu’à la délivrance de faux diplômes. Dans ce monde où la seule préoccupation est de sauver les apparences, quiconque a l’audace de dire que le roi est nu est immédiatement perçu comme un traître. L’administration et même les chers collègues ne lui pardonneront jamais d’avoir rompu l’omerta."

      Mais quelle horreur !Et vous n’ avez pas honte de faire partie d’ un tel système ?
      Faire semblant.Mais comment peut-on se regarder dans une glace et se respecter soi-même ?
      Qui ne se respecte pas soi-même ne peut pas s’ attendre à être respecté par les autres !

  • 13 octobre 2013 15:35, par smilodon

    Moi qui ai fait 25 ans de Gendarmerie, je retrouve les mêmes « aspects » !..... Y’a un règlement, dont l’article 1er (qui pourrait être le seul), stipule que le chef a toujours raison !.... Circulez, y’a rien à voir, ni à dire !..... Ce pauvre prof, c’est comme plein de pauvres gendarmes, dont moi !.... On a circulé !.... Qu’il circule donc !.... On se fout royalement de ce qu’il a à dire !..... Adishatz.

    • 13 octobre 2013 16:29, par paco

       Putain !... Le meilleur L.F.Céline d’AV en style fut pandore... comprends mieux ses points de suspention... l’habitude de suspendre des points... et son coté grognon de fauve antédilluvien... et ses réflexes profon-démént ancrés... Circulez y’a rien à voir... chassez le naturel...et le par-coeur de la matraque revient au galop... en plus ça se retraite tot ces bestioles....surtout que la majorité, leurs excroissances,... style dents de Smilodon... mais en plus gros, y les ont sur le front... non, pas national, celui qui genre passe pas bien sous les portes.... foi d’habitant de garnison de Mobiles... Alors phraser, comprenez bien que.... pour eux G Musso est un intello.. Alors Proust... des nuits d’insomnies, ... un voyage au bout de la nuit... plein de mots...sans relaxe...sans sursis....c’est sur que quand on est dressé à dire « oui Chef, bien Chef !!! » , ...argugusmenter un « oui, je vous comprends mais il me semble que... » sur trois pages d’un seul tenant, c’est l’Everest en tongues...
       Mais vous aime bien... ceci dit,... votre mérite est celui d’écrire... ( bien ou mal, on s’en fout )... ici dans un style difficilement imitable,.... des conneries ou des évidences,... comme nous tous ....d’ailleurs...

  • 13 octobre 2013 16:43, par paco

     Mais rien à redire sur vos derniers post, Smilodont, hélas, que du bon sens. Juste envie de charrier votre style, tout en revant d’y réussir idem... Adisquatch...

  • 14 octobre 2013 10:52, par Gaspard Delanuit

    @L’auteur,

    Dans la logique d’un établissement scolaire privé, les parents d’élèves sont les clients de l’entreprise. Par conséquent, en tant qu’employé, vous ne pouvez pas user du fichier clientèle pour établir des contact directs sans en informer le responsable de l’entreprise. 
    Dans n’importe quelle entreprise, ce principe est respecté. 
    En revanche, le proviseur aurait peut-être du mieux vous en informer à votre arrivée.
    Avez-vous signé ce règlement ? Parce qu’en termes légaux, c’est cela qui sera important dans la contestation de votre renvoi. 
    • 14 octobre 2013 11:27, par jimanju

      Monsieur, j’ai très bien compris que sur le principe j’aurais dû consulter la hiérarchie avant de m’adresser directement aux parents. Et pour vous répondre précisément non je n’ai pas signé le règlement intérieur, qui à ce propos aurait de toutes manière demandé à être précisé, ni je n’en ai été informé.

      Il s’agit donc d’une erreur, voir d’une faute de ma part je l’admet, mais est ce pour autant une faute si grave qu’elle décide d’une fin de contrat ? C’est bien là le problème, et les choses auraient très bien pu s’arranger autrement, et être tournées en positif, malgré mon erreur de départ, qui par ailleurs peut se comprendre, je pense. Je rappele que je suis un vacataire et que je ne suis pas forcément au courant de toutes les subtilités de la vie dans un établissement scolaire.

      Je maintient qu’en parralèle d’une nécessité à respecter une certaine discipline hiérarchique, il est par ailleurs discutable de ne pas voir aussi la nécessité de plus de communication avec les parents. C’est là aussi un véritable sujet de réflexion. Les quelques collègues avec lesquels j’ai pu en discuter ont souligné le fait que cette demande de communication avec les parents est quand meme quelque chose à l’ordre du jour, tandis que par ailleurs un autre au contraire me dit éviter cette communication directe afin de se protéger. Je suis un « jeune » professeur, j’apprend, à mes dépends.

      En espérant avoir répondu à vos pertinentes questions.

    • 14 octobre 2013 13:58, par Gaspard Delanuit

      Vos réponses sont également pertinentes et, à l’écoute de vos déclarations - sous réserve d’entendre un autre son de cloches du côté de la partie adverse -, votre renvoi semble peu justifié. 

  • 14 octobre 2013 11:44, par Alois Frankenberger

    Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

    Les joies du baptème du feu !

    Courage !

    La prochaine fois, vous ne contacterez plus les parents, il vous suffira simplement de continuer à donner la matière jusqu’aux premiers tests dont les résultats seront bien évidemment catastrophiques et à ce moment là les parents viendront pleurnicher chez vous et ALORS vous pourrez leur expliquer entre « quatzieux » que leurs petiots sont quelque peu dissipés et qu’il leur incombe de les remotiver pour qu’ils puissent réussir leur année qui leur coûte si cher.

    Et s’ils ne pigent pas vous pouvez toujours leur montrer la matière et les objectifs à atteindre : tout le monde comprend ça , surtout les parents.

  • 14 octobre 2013 21:29, par lloreen

    C ’est assez abominable !

    Malheureusement c ’ est une « qualité » bien française ancrée dans les moeurs (que j’ abhorre) qui exige de s’ aplatir devant sa hiérarchie, qui, par définition, a toujours raison.
    Vous avez, semble t-il eu la maladresse de froisser votre directeur en prenant l’ initiative (lui brûlant la politesse....quel crime de lèse-majesté) de vous adresser aux parents.

    Je ne connais pas le système scolaire de l’ intérieur pour en connaître les règles de fonctionnement mais j’ imagine qu’ elles sont identiques à celles en application ailleurs.
    Faut-il donc s’ étonner de voir que les français sont les champions parmi les usagers d’ anti dépresseurs et je ne connais pas les statistiques des suicides au travail mais il semblerait que la France soit dans le peloton de tête ce qui n’ est guère reluisant.

    Il semble assez paradoxal que des élèves se permettent de juger des compétences d’ u_n adulte, de surcroit diplômé du CNAM, c’ est à dire professionnellement apte à dispenser un savoir à des gamins de collège.
    Quant aux parents et au directeur , ont-ils les mêmes compétences en mathématiques pour apporter un jugement quant au contenu de l’ enseignement ?

    Cet état d’ esprit est vraiment exécrable et si j’ étais à votre place je prendrais le large pour échapper à cette bassesse et à cette misère intellectuelle.
    Mettez- vous à l’ anglais si vous ne maitrisez pas cette langue et allez voir à l’ étranger.Les ingénieurs sont très demandés.
    Quant aux élèves...il leur reste les parents apparemment plus compétents que vous.

5 février 2014

ZEP : comment l’Education nationale se prive d’une héroïne

http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/05/zep-comment-leducation-nationale-prive-dune-heroine-249648

Témoignage 05/02/2014 à 12h41

ZEP : comment l’Education nationale se prive d’une héroïne

Françoise Gossart | Prof en ZEP

Chaque matin, c’est Nesria qui accueille les élèves et professeurs du collège Robert-Doisneau, dans le XXe arrondissement de Paris. Ici, rien ne va, sauf avec cette surveillante dont le poste est pourtant menacé.


Devant le collège Robert-Doisneau (Mathieu Cantorné/Rue89)

Je suis enseignante au collège Robert-Doisneau, une zone d’éducation prioritaire (ZEP) du XXe arrondissement de Paris. Depuis quelques années, notre quotidien est devenu de plus en plus lourd.

Cela s’explique notamment par le fait que nous accueillons, dans le même établissement, des classes générales ainsi que de multiples dispositifs :

  • une Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) ;
  • une Section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) ;
  • une Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants.

Tout cela complique la prise en charge d’élèves souvent difficiles et aux profils très différents. Par ailleurs, la fameuse mixité sociale n’est pas toujours une réussite.

Beaucoup de profs demandent leur mutation

Nous sommes souvent pris entre la violence policée de certains parents des classes moyennes supérieures qui se comportent en usagers très exigeants, et la violence plus directe de certains parents de milieux moins favorisés qui peuvent nous rendre responsables des multiples difficultés qu’ils traversent. Pas simple…

A la rentrée de septembre, la situation s’est encore aggravée.

Nous avons dû faire face à :

  • une augmentation des effectifs des classes de Segpa (avant une douzaine d’élèves, maintenant 16). Et si, auparavant, deux ou trois élèves par classe relevaient de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), maintenant c’est le cas d’environ la moitié d’entre eux ;
  • une augmentation des effectifs dans les classes générales (plus de 25 élèves dans certaines classes, notamment en cinquième) ;
  • une troisième supplémentaire ;
  • une augmentation des redoublements en troisième d’élèves en grande difficulté ;
  • une infirmière désormais à temps partiel alors que les ateliers Segpa nécessiteraient à eux seuls un temps plein ;
  • une augmentation des tâches de la direction à l’extérieur de l’établissement.

Mais surtout, au départ, fin juin 2013, de nombreux enseignants qui demandaient leur mutation depuis plusieurs années. La ZEP, ça use…

Des élèves terribles. Et terriblement touchants

Ces anciens collègues titulaires ont été, la plupart du temps, remplacés par de jeunes enseignants moins expérimentés dont le statut est souvent incertain et scandaleux en terme de rémunération :

  • quatre contractuels admissibles (CAD) à tiers-temps ;
  • une professeure stagiaire ;
  • deux contractuels ;

A cela s’ajoute le renouvellement d’un nombre important de membres de la Vie scolaire et une perte sèche de 39 heures de moyens de surveillance très préoccupante, tant sur le plan pédagogique que sur le plan humain pour l’ambiance de l’établissement, et dangereuse pour la sécurité de tous.

Car c’est cela l’Education nationale : la réduction de plus en plus drastique des moyens et la multiplication des statuts précaires entraînant le turnover des personnels, toutes catégories confondues (Vie scolaire, enseignement, santé, entretien).

En juin 2012, par exemple, la chef d’établissement s’était débarrassée – sans autre forme de procès – de plusieurs assistants d’éducation (AED) en ne renouvelant pas leur contrat. Les effets de tous ces bouleversements et de toutes ces restrictions n’ont pas tardé à se faire sentir !

Il faut savoir que les élèves que nous accueillons ont particulièrement besoin de repères stables et fonctionnent beaucoup à l’affectif. Il faut toujours un temps plus ou moins long avant être reconnu, admis et adopté. Après, c’est bon. On intègre cette sorte de grande famille qui peut devenir alors très chaleureuse et réserver des moments magiques dans la relation avec ces mêmes élèves qui peuvent passer de terribles à terriblement touchants.

Les vieux routards s’arrachent les cheveux

Dès le début de l’année, les nouveaux surveillants inconnus des élèves et en sous-effectif, ont commencé à rencontrer les pires difficultés à endiguer certains débordements, à contrôler les allées et venues intempestives dans les couloirs, les bousculades dans les escaliers, etc.

Les permanences sont vite devenues un enfer dans lequel il n’était pas rare que des AED craquent, fondent en larmes d’impuissance et d’énervement. Les récréations devinrent vite des moments de défoulement avec des mouvements de foule incontrôlables, des jeux violents, des insultes, du racket, etc.

Quelle autorité peut-on avoir face à un élève qu’on ne connaît ou reconnaît pas et qui, de son côté vous teste ? De leur côté, les nouveaux enseignants avaient encore plus de mal à tenir leurs classes dans cette atmosphère très dégradée. Même les « vieux routards » s’arrachaient souvent les cheveux.

Un père d’élève armé d’un sarbre japonais

A la veille des vacances de la Toussaint, la tension avait été à son comble : chahuts répétés avec lancers de pétards, d’œufs, de tomates dans la cour et les étages, bagarres quotidiennes pendant les récréations ayant entraîné un blessé grave avec fracture du crâne, coma et perte partielle de l’audition d’une oreille !

Nous apprendrons que certains élèves avaient décidé de faire un bazar maximum pour empêcher le bon déroulement des cours et avoir une semaine de vacances supplémentaire !

Le 22 novembre 2013, un père d’élève armé d’un sabre japonais, avait fait irruption dans le collège pour faire justice lui-même car sa fille avait été bousculée dans les escaliers ! Une agente de service, la principale adjointe et la directrice de la Segpa (trois femmes !) avaient évité le pire en s’interposant entre le père et l’élève.

Le sourire de Nesria

Dans toute cette tourmente, il y a des sortes de héros du quotidien qui ne se départissent jamais de leur bonne humeur, de leur entrain.

Nesria en fait partie. Toujours pimpante, toujours maquillée, c’est elle qui – chaque jour – accueille les élèves et les enseignants à l’entrée de la cour. Elle connaît tout le monde par son prénom et a toujours un mot gentil pour chacun. Des fois, on n’arrive fatigués ou un peu découragés quand la veille, par exemple, cela s’est mal passé avec une classe. Eh bien, le sourire de Nesria nous redonne du baume au cœur.


Devant le collège Robert-Doisneau (Mathieu Cantorné/Rue89)

 

C’est elle qui fait la police devant l’ascenseur pour éviter que des resquilleurs ne montent avec les vrais « éclopés ». Elle sait hausser la voix quand il le faut mais elle sait aussi écouter les petits malheurs, se renseigner sur les petits bobos.

C’est elle aussi qui surveille la salle de retenue et contrôle les allées et venues de la salle de permanence (pas toujours simple…).

Bref, une figure stable et respectée de tous qui ne ménage pas sa peine et fait « partie des murs ».

Avec les remerciements du rectorat

Oui mais voilà… Nesria arrive à la fin de son dernier renouvellement de contrat d’AED après six ans de surveillance à Robert-Doisneau et maintenant qu’elle a 51 ans et deux filles étudiantes à charge, en remerciement des treize ans qu’elle a passés à encadrer des élèves (trois ans dans le primaire et dix ans dans le secondaire), le rectorat se désintéresse totalement de son sort et l’envoie froidement pointer à Pôle emploi !

Car Nesria, c’est le parcours classique d’une mère de famille qui a arrêté de travailler pour élever ses filles et qui, suite à la perte de son mari, a dû retourner dans le dur monde du travail.

Après quelques mois passés à l’Institut de recherches et d’applications pédagogiques (Irap) pour élaborer un projet professionnel, elle a cumulé les emplois précaires :

  • de 1992 à 1994, elle a été surveillante au collège Guillaume-Budé dans le XIXe dans le cadre d’un contrat emploi solidarité (CES) ;
  • de 1999 à 2001, elle a été salariée de la Ville de Paris, comme surveillante d’Interclasse ;
  • après un détour par un CDD comme vendeuse démonstratrice au BHV, en janvier 2006, elle est arrivée au collège Robert-Doisneau sur un contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) comme assistante administrative. Ceci jusqu’en décembre 2007 ;
  • enfin, de janvier 2008 à janvier 2014, elle a occupé un poste d’AED dans notre collège.

Depuis le début de l’année, les personnels remuent ciel et terre pour garder Nesria.

Un contrat de vingt heures plutôt qu’un CDI

Dès octobre 2013, à l’occasion d’un rendez-vous au rectorat au sujet des problèmes de surveillance, notre délégation avait demandé que le contrat de Nesria soit transformé en CDI.

Après de multiples démarches infructueuses pour réclamer des moyens supplémentaires en encadrement compte tenu de l’augmentation des effectifs, nous avons fait une journée de grève le 19 novembre 2013.

Suite aux évènements gravissimes de la Toussaint, plusieurs demi-journées de concertation sur des heures banalisées se sont tenues. Un travail important a été fourni à cette occasion par les personnels d’enseignement et de vie scolaire pour établir un diagnostic et un ensemble de solutions.

Le rectorat nous a seulement accordé trois contrats uniques d’insertion (CUI) dans le cadre de la « politique de résorption du chômage » du gouvernement. Il s’agit de contrats précaires de vingt heures payés 630 euros par mois. Le rectorat a, par ailleurs, envoyé une inspectrice Vie scolaire, laissant entendre ainsi que nos difficultés venaient de la gestion des surveillants par les conseillers principaux d’éducation (CPE). Une réponse hiérarchique visant à atomiser et à diviser les personnels en mettant la pression sur quelques-uns !

De son côté, la chef d’établissement nous a fait savoir dans un premier temps qu’elle réservait à Nesria le troisième poste de CUI. Dans un second temps, nous avons appris que ce CUI prendrait fin en août !

Une négociation longue et pénible

C’est donc pour le réemploi de Nesria sur un poste stable dans un contexte de carence en encadrement, que le jeudi 30 janvier 2014, surveillants et enseignants se sont mis à nouveau en grève. Malgré les nombreux courriers envoyés au rectorat depuis des mois et malgré le préavis de grève, celui-ci n’a apporté aucune réponse concrète et nous a donné rendez-vous le lundi 3 février 2014.

Le 3, à 11 heures, Nesria était à Pôle emploi, accompagnée par notre chef d’établissement.

La conseillère qui a procédé à son inscription lui a dit qu’elle était éligible sur un poste de CUI mais ne lui proposait que 20 heures avec une compensation faite entre le salaire CUI et le taux d’indemnité chômage !

A 13 heures, nous étions donc devant le rectorat avec banderole, tracts et chansons pendant qu’une délégation de collègues et une mère de la FCPE, rejointe par la maire du XXe, réclamait un emploi stable pour Nesria.

La négociation fut longue et pénible. Elle s’est close par la promesse du rectorat de chercher « les possibilités légales, dans le cadre du ministère de l’Education nationale, d’un emploi en contrat CUI 35 heures », après consultation de leur conseiller juridique.

Doit-on, cette fois, croire en ces promesses ?

Les élèves avec nous : « On veut Nesria »

La situation est tendue du côté des élèves car ils sont très attachés à cette AED présente dans l’établissement depuis si longtemps. Nesria, c’est la figure à la fois cadrante et bienveillante qui sait hausser la voix mais aussi écouter.

A l’annonce de son départ imminent, les élèves ont pris l’initiative de faire circuler une pétition qui a recueilli 170 signatures. Jeudi matin, ils se sont regroupés devant l’établissement pour réclamer le maintien de Nesria. Ils avaient fixé des affichettes sur la grille du collège :

« On veut Nesria. »

« Il nous faut Nesria ! ! ! »

« On reste pour Nesria ! »

« F… le rectorat, recommencez son contrat ! »

Certains, de leur propre initiative, nous ont rejoints devant le rectorat. Nesria, de retour de Pôle emploi, a eu droit à des applaudissement et à des embrassades. A tel point que les vigiles qui avaient fermé les grilles comme si nous étions de dangereux terroristes, semblaient tout attendris !

Munis de craies de couleurs, ils écrivaient des slogans sur le trottoir et sur les piliers. Ils chantaient avec nous.

 

Making of

Le 16 janvier, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a affiché sa nouvelle priorité, les ZEP, zone d’éducation prioritaires, qui deviendront REP, comme réseau : « Cibler l’argent public en priorité sur les élèves les plus défavorisés », avec des primes spécifiques pour fidéliser les enseignants.

 

Ce qui se passe au collège Robert-Doisneau est emblématique de ce qui se joue derrière les annonces qui font plaisir aux syndicats d’enseignants : les personnels non enseignants sont de plus en plus précaires alors que les équipes s’accordent à dire que leur rôle est indispensable. Dans cet établissement, tout le monde, du chef d’établissement aux élèves, se bat pour l’une d’entre eux. Blandine Grosjean

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